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.... EN flammes jumelles ou âmes-soeurs..?

 

 

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   ..EN pensée ....

 

 

 

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...EN la pensée de ce qui ÊsT..?

 

 .... « Penser et ce pour quoi la pensée est, sont la même chose ; car sans ce qui est, grâce auquel il est énoncé, tu ne trouveras pas le penser. » Le penser n’existe que lorsqu’il exprime quelque chose sur ce qui est en train d’être. Et comme « il n’y a pas, et il n’y aura pas, autre chose que ce qui est », la pensée n’a qu’un seul objet : ce qui est. Lorsque ce qui est est absent de la pensée ou du dire, il n’y a que des « mots » trompeurs , des opinions vides.....

 

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  ... EN ... ENre eros - & - agapé ....

 

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......EN ..France, fille ainée de l'Eglise.

 

Saint Jean-Paul II, France qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ?***

 

....EN...Vivre vite......

 

«Et il me semble que l'intime n'a de sens que s'il est relié aux autres, que s'il résonne avec le collectif, une société, une histoire»

«Avec Vivre vite, Brigitte Giraud réinvente la machine à changer le passé pour embellir l'avenir. Mais le lecteur n'a qu'une seule envie: consoler la narratrice, lui dire «tu n'y pouvais rien»: c'est le destin. Dans la langue arabe, ce mot se dit «mektoub» qui signifie également «C'était écrit»…»

«On s'est dit que c'est que ce qui est beau, dans le cri, c'était de crier ensemble» 

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... EN Homme qui n'est grand qu' ENtre A JE NOUS ...

 

 

 

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 .. EN homocoques.fr ...

 

 

 

                                                                                           

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  ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

 

 

 

 

  ....EN  grande gueule  .....

 

d' UN ENtre-DEUX ..

les DEUX nés en 1904

 

.....  en 2022  ....

conçu (et non con-sû)  d'UN ENtre-DEUX EN 1931

 

 *. fr . *

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>>>>>>> STILL ALIVE <<<<<<<<


 

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https://blogs.letemps.ch/elca/2022/10/27/la-penurie-de-cerveaux-menace-notre-prosperite/

 

La pénurie de cerveaux menace notre prospérité

 

 

L’IMD place la Suisse au 5ème rang mondial en matière de compétitivité digitale, derrière le Danemark ou les Etats-Unis mais gagnant une place en 2022. Pour la 11ème année consécutive, notre pays est également en tête du classement mondial de l’innovation, publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, l’OMPI. En guise de clin d’œil, on peut imaginer ce que certaines nations voisines et amies auraient fait avec un tel classement! En Suisse, pas de chant du coq. On sait rester modeste. Trop? Sans doute. Car si tous les indices placent la Suisse en tête du concert des nations, ce que nous ne disons pas assez c’est que nous sommes très menacés, en raison du manque cruel de personnels qualifiés. Et cela, particulièrement dans les domaines de la high tech. ELCA le sait, qui a 150 offres d’emploi ouvertes en ce moment.

Pour y remédier, il faut impérativement que pouvoirs publics et entreprises privées marchent main dans la main. J’ai eu l’occasion de le dire récemment, lors d’une manifestation organisée par le département valaisan de la formation et de l’économie du Conseiller d’État Christophe Darbellay. Le maintien du niveau d’excellence et de prospérité de ce pays dépendra de notre capacité à construire des ponts.

La chasse aux cerveaux

Avec plus de 100’000 places vacantes enregistrées au premier trimestre 2022, la pénurie de main-d’œuvre atteint des records en Suisse. Les difficultés de recrutement touchent aussi bien l’industrie que les services. Le Conseiller d’État Christophe Darbellay a relevé, lors de l’évènement de la foire du Valais, les besoins urgents d’apprentis et d’étudiants bien formés dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, de la santé, de la construction, de la logistique ou encore de l’artisanat du bâtiment. Et bien sûr dans le secteur des hautes technologies.

On le sait, la pandémie a donné un coup d’accélérateur à la digitalisation de l’économie et tous les secteurs sont désormais en concurrence acharnée pour attirer le même type de compétences. Je dirais même tous les pays développés, car la guerre est ouverte entre les Européens pour attirer les emplois à haut niveau de qualification. Pour l’heure, la Suisse avec ses salaires attractifs et ses Hautes Écoles, parmi les meilleures du monde, arrive encore à rester plus ou moins compétitive. Mais qu’en sera-t-il dans le futur? On connait les problèmes que font courir à la recherche, le fait de ne plus être dans le premier wagon du programme européen Horizon 2020. Et pour les jeunes générations, le salaire n’est qu’une des composantes du choix professionnel. La pénurie de cerveaux est à prendre très au sérieux, d’autant que selon «Employés Suisses», d’ici quatre ans, lorsque tous les babyboomers auront pris leur retraite, il manquera près de 365’000 travailleurs et travailleuses qualifiées avec un diplôme professionnel ou universitaire en Suisse.

Un relais privé-public

Accélérer la transformation de notre système de formation pour préparer nos prochaines générations à un monde différent, voilà l’une des pistes qui est suivie, notamment par le système d’éducation valaisan. Un dialogue et un échange plus fréquent, avec les milieux privés, pourraient rendre le processus plus efficace encore. La bascule numérique de la société est en marche et tous les secteurs sont désormais concernés, santé, prévoyance, professionnelle, finances, justice, énergie… Le secteur de la high tech va fournir de plus en plus d’emplois et demander de plus en plus de compétences. Il serait souhaitable de rendre la frontière entre formation et monde professionnel plus souple et fluide. La transformation numérique n’est pas qu’une affaire d’HES ou d’Epfl. L’école est un partenaire crucial de la digitalisation de la société. Les jeunes générations doivent comprendre l’intérêt pour eux, à devenir des acteurs de cette transition. Il serait intéressant à ce propos d’étudier plus profondément ce qui se fait de mieux ailleurs, particulièrement dans les pays nordiques. Comme le disait Darwin, ce n’est pas l’espèce la plus forte qui survit, ni la plus intelligente mais celle la plus réactive aux changements.

Yves Pitton - ELCA

Yves Pitton est un citoyen suisse avec plus de 20 ans d'expérience internationale dans les secteurs de l'industrie, des hautes technologies, de l'informatique et des services et solutions. Avant de rejoindre ELCA en février 2022 en tant que membre de direction et directeur «Swiss Business Solutions», il était le CEO de VTX Telecom, un opérateur de télécommunications privé suisse. Yves Pitton est diplômé en physique de l'Université de Lausanne, titulaire d'un doctorat en sciences des matériaux de l'EPFL à Lausanne et d'un MBA avec mention de la SDA Bocconi – Bocconi School of Management en Italie.

 

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https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/mort-de-mike-davis-critique-du-capitalisme-du-desastre-20221027_5RCZUYKG2NBR3M2DAMZOXS7H2Q/

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L’historien et géographe américain, auteur de «City of Quartz», est mort le 25 octobre. Son œuvre démontre que les luttes pour construire et habiter la ville conditionnent l’histoire des dominations sociales. Il avait 76 ans.

Mike Davis le 2 janvier 2017.

 

par Paul Guillibert, Philosophe

publié le 27 octobre 2022 à 17h24
 

J’ai appris avec beaucoup de tristesse la mort de Mike Davis. Intellectuel intransigeant, ses livres ont marqué plusieurs générations donnant souvent une orientation décisive à un engagement politique ou à un travail de recherche. On dit qu’il était capable dans la vie des mêmes provocations que dans ses livres, toujours prêt au combat, indépendant à l’égard des institutions académiques, acharné. A partir de 16 ans, en parallèle de ses études, il fut ouvrier d’abattoir, puis chauffeur de camion et syndicaliste engagé pendant de nombreuses années. Membre de la New Left Review dans les années 80, puis de la Socialist Review et professeur d’histoire à l’université d’Irvine en Californie, il a écrit une quinzaine de livres et de nombreux articles, tous animés par une critique radicale du capitalisme du désastre.

«Let Malibu Burn»

Lycéen, j’ai découvert son travail dans Los Angeles, City of Quartz (1990) où s’exprime le leitmotiv essentiel de son œuvre : les classes sociales ont une géographie urbaine, les luttes pour construire et habiter la ville conditionnent l’histoire des dominations sociales. Dans City of Quartz, on a parfois l’impression que le géographe sillonne les archives comme Philip Marlowe, le détective privé de Raymond Chandler, arpente Los Angeles au volant de sa voiture, pour tenter de réunir en une totalité un peu compréhensible la fragmentation des vies et des quartiers. Cette attention à l’espace de la lutte des classes, et à la ville globale en particulier, l’a conduit à s’interroger sur l’articulation des échelles spatiales : le rôle du marché mondial et des investisseurs dans la fabrique de Los Angeles ou de Dubaï (le Stade Dubaï du capitalisme, Dead Cities, Paradis infernaux), la responsabilité de la Banque mondiale et des organisations internationales dans la gestion des bidonvilles et «la mise au pas du tiers-monde» (le Pire des mondes possibles).

 

Il frappe les esprits par l’usage des comparaisons, des chiffres et des statistiques mais aussi des formules provocatrices. A propos des incendies de forêts en Californie, il écrivait en 1998 dans Ecology of Fear qu’il valait mieux «Let Malibu Burn» («laisser brûler Malibu»), ville bâtie dans une zone à haut risque d’incendie plutôt que d’essayer de reconstruire à tout prix des maisons de luxe, plus résistantes, mais complètement inadaptée à l’écologie locale. «Deux sortes de Californiens vont continuer à vivre avec le feu, écrivait-il : ceux qui peuvent se permettre de reconstruire (grâce à des aides indirectes de l’Etat) et ceux qui n’ont pas les moyens de partir» (Ecology of Fear, 1998). A partir de la fin des années 90, son œuvre s’oriente ainsi de la géographie urbaine à l’écologie politique.

«L’économie coloniale, une écologie de la faim»

Un livre m’a particulièrement marqué et a inspiré mes recherches ultérieures, Génocides tropicaux. Catastrophes naturelles et famines coloniales. Aux origines du sous-développement paru en l’an 2000. C’était sans doute l’un des premiers ouvrages grand public à démontrer la connexion entre des phénomènes climatiques, le colonialisme et le sous-développement. Il montrait que la pauvreté endémique des pays colonisés a été produite par des stratégies impériales qui, utilisant certains phénomènes climatiques donnés, organisèrent des famines pour renforcer le pouvoir colonial. Les situations de pauvreté structurelle ne sont pas le résultat d’un retard de développement mais d’une destruction consciente des écologies locales visant à saper des structures sociales résilientes face à la colonisation et au climat. Pour Davis, «l’économie sucrière des colons se transforma inexorablement en écologie de la faim». La colonisation apparaît dans ces pages comme une œuvre de destruction écologique ayant pour fonction d’asseoir la domination politique et économique de l’Europe sur le monde.

Les catastrophes naturelles ont toujours une histoire sociale

Depuis 2005, Mike Davis a réfléchi au rôle des pandémies dans l’écologie mondiale du capitalisme tardif. Dans The Monster Enters, il montre que le Covid-19 était un destin, inévitable donc, qui s’explique par la destruction des habitats sauvages et la colonisation des mondes naturels par l’élevage industriel. La proximité du sauvage menacé et du domestique exploité a contribué à produire des zoonoses face auxquelles les dirigeants n’hésitent pas à sacrifier la vie des travailleurs, des précaires et des peuples des Sud. Il s’inscrit ainsi dans une tradition du marxisme qui, de Rosa Luxembourg à Walter Benjamin, a fait des catastrophes et des effondrements le résultat de l’histoire longue du capitalisme. Comme ses prédécesseurs, Mike Davis considère que les catastrophes naturelles – famines, incendies, zoonoses – ont toujours une histoire sociale.

Dans une réédition de Los Angeles, il reconnaissait lui-même avoir davantage insisté sur la logique implacable des dominations modernes que sur l’histoire des luttes et des conflits. La catastrophe écologique multiplie en effet les inégalités sociales. Pourtant, c’est sous le signe de la contestation que son œuvre a été reçue, une écriture de la sédition pour résister au capitalisme du désastre.

 
 
 

 

 

 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/10/26/le-spectre-de-l-america-first-le-slogan-de-donald-trump-est-venu-flotter-sur-le-conflit-ukrainien_6147449_3232.html

 

Un travail de sape de la politique étrangère de Joe Biden est à l’oeuvre dans les rangs républicains. Certaines voix, proches de l’ex-président des Etats-Unis, critiquent l’aide apportée à l’Ukraine aux dépens des propres intérêts du pays

Publié hier 26.10.22

 

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u’adviendrait-il de l’Ukraine si Donald Trump occupait actuellement le bureau Ovale de la Maison Blanche ? En 2019, il avait été mis en accusation par la Chambre des représentants pour abus de pouvoir, après avoir bloqué temporairement une aide militaire destinée à Kiev. Il s’agissait alors pour lui de forcer la justice ukrainienne à ouvrir une enquête sur son futur adversaire à la présidentielle de 2020, Joe Biden.

Que serait-il advenu de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’il avait été réélu en 2020 ? L’ancien conseiller à la sécurité nationale du républicain et désormais l’un de ses critiques les plus acerbes, John Bolton, a assuré dans ses Mémoires que ce dernier aurait profité d’un second mandat pour en retirer les Etats-Unis. Il n’avait, il est vrai, jamais masqué son mépris pour l’organisation transatlantique avant même son arrivée au pouvoir. Ancien diplomate, Richard Haas, qui va prendre congé de la direction du Council on Foreign Relations, un cercle de réflexion de Washington, n’avait-il pas qualifié alors sa politique étrangère de « doctrine du retrait » ?

Lire aussi : Midterms 2022 : sénateurs, représentants, droit à l’avortement et « filibuster »… Tout comprendre aux élections américaines

Ces questions n’ont rien de rhétorique. Certes, aucun bulletin de vote ne comportera le nom de Donald Trump lors des élections de mi-mandat, qui se tiendront aux Etats-Unis le 8 novembre. Le trumpisme, en revanche, y figurera bel et bien, y compris dans la déclinaison qui concerne la politique étrangère : un nationalisme étroit, dénué de toute préoccupation morale, dans lequel les relations avec les autres pays, quels qu’ils soient, sont réduites à ce qu’elles peuvent apporter à Washington, indépendamment de valeurs communes ou de liens historiques partagés. Un cauchemar pour les Européens qui ont espéré, avec l’élection de Joe Biden, qu’une parenthèse détestable s’était refermée et pour longtemps.

Soutien à l’OTAN

Il a suffi d’une phrase, prononcée par le possible futur speaker (président) de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pour que le spectre de l’« America first », le slogan de Donald Trump, vienne flotter sur le conflit ukrainien. « Je pense que les gens vont se retrouver dans une récession et qu’ils ne vont pas faire un chèque en blanc à l’Ukraine », a assuré l’élu de Californie à un site d’information politique de Washington.

« Nous voulons tous aider [l’Ukraine]. En même temps, vous savez, nous avons des problèmes dans notre propre pays qui restent non résolus, et nous n’avons aucune idée du plan de l’administration. Comme, quel est le but ? Où allons-nous ? L’argent de nos impôts est-il utilisé à bon escient ? », a estimé en octobre Scott Perry, le président du Freedom Caucus qui rassemble les élus parmi les plus trumpistes de la Chambre. Si le Congrès bascule dans le camp républicain au 1er janvier 2023, l’aide américaine serait-elle drastiquement revue à la baisse ?

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : les Etats-Unis augmentent massivement leur aide à Kiev

Pendant le mandat de l’ancien homme d’affaires, de 2017 à 2021, les républicains du Congrès étaient parvenus à préserver une ligne traditionnelle en politique étrangère qui faisait la part belle aux faucons et aux alliances. Une écrasante majorité d’entre eux avait rejoint ainsi les démocrates pour réaffirmer leur soutien à l’OTAN dès 2017. Plus que jamais sous l’influence du président battu en 2020, le Grand Old Party commence-t-il à baisser la garde ?

Lire aussi la chronique : Article réservé à nos abonnés « Donald Trump continue d’empêcher la moindre réflexion programmatique en écrasant de tout son ego la vie de son parti »

Les votes intervenus depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe témoignent en apparence de la permanence de cette orthodoxie illustrée notamment par la visite à Kiev en mai du chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, dont Donald Trump ne cesse justement de réclamer la tête. Le même mois, seulement 57 représentants (sur 206) et 11 sénateurs (sur 50) républicains avaient voté contre l’allocation d’une aide considérable de 40 milliards de dollars à l’Ukraine. Au nombre de ces votes se trouvaient néanmoins des figures parmi les plus bruyantes du trumpisme : Lauren Boebert, Marjorie Taylor Greene et Matt Gaetz à la Chambre, Marsha Blackburn, Josh Hawley ou Tommy Tuberville au Sénat.

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Fardeau occidental

Un travail de sape est pourtant en cours dans les rangs républicains, conduit simultanément par l’ancien président, un influenceur aussi puissant que le polémiste de Fox News, Tucker Carlson, dont les monologues sont reproduits régulièrement par les chaînes de télévision russes, ainsi que par des intellectuels. Il s’agit notamment de ceux du cercle de réflexion sans doute le plus proche de Donald Trump, le Claremont Institute. L’un de ses membres, Michael Anton, ancien de l’administration trumpiste, est ainsi prompt à dénoncer dans le cas de l’Ukraine une politique étrangère dictée par une bureaucratie qui n’aurait de comptes à rendre à personne et que Donald Trump n’hésitait pas à présenter comme un « Etat profond ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Derrière la contre-offensive de l’armée ukrainienne, l’omniprésent soutien des Etats-Unis

Un autre cercle de réflexion, l’Heritage Foundation, pourtant défenseur d’un interventionnisme botté sous les mandats de Ronald Reagan, de George H. W. Bush et George W. Bush, a ajouté sa voix aux critiques de la politique étrangère de Joe Biden. « L’aide à l’Ukraine place l’Amérique en dernier », assurait ce think tank au moment du vote de l’aide massive, en mai. Toujours dans le camp républicain, le courant libertarien campe par ailleurs sur son hostilité traditionnelle à tout engagement militaire important des Etats-Unis à l’extérieur de leurs frontières.

Cette opposition rassemble les voix qui considèrent que les Etats-Unis ont trop longtemps supporté une part disproportionnée du fardeau occidental, aux dépens de leurs propres intérêts. Et celles qui font de la compétition entre grandes puissances américaine et chinoise la priorité absolue de Washington pour les décennies à venir. Dans les deux cas, la conséquence serait la même pour la guerre en Ukraine : un retrait ou un abandon américain qui obligeraient les Européens à prendre en main la gestion d’un conflit désormais considéré à Washington comme secondaire ou périphérique.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Affrontement Chine-Etats-Unis : « La maîtrise des technologies de l’avenir fera la puissance de demain »

 

 

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https://www.lefigaro.fr/actualite-france/veteran-des-commandos-kieffer-le-dernier-survivant-du-debarquement-leon-gautier-fete-ses-100-ans-20221027

 

Le 6 juin 1944, l'ancien marin au béret vert a débarqué sur les plages de Normandie sous la mitraille avant de combattre pour la libération de la France.

Né le 27 octobre 1922, Léon Gautier, le dernier survivant français du débarquement de Normandie, fête ses 100 ans. Le Breton s'était engagé dans la marine à seulement 17 ans en février 1940, en pleine drôle de guerre. Après l'humiliante défaite française suivie de l'armistice signée face à l'Allemagne nazie, le fusilier marin décide de rejoindre volontairement dans les forces navales libres en Angleterre.

 

Il réalise des missions sur des bâtiments dans l'océan Atlantique, mais aussi en Méditerranée. Quand Philippe Kieffer créée le 1er bataillon de fusiliers marins commando (1er BFMC), connu aujourd'hui sous le nom de commandos Kieffer, il s'engage au sein de l'unité.

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Les 177 hommes du commando le 14 juillet 1943 au camp d'Achnacarry, en Écosse. Léon Gautier est en bas à droite. Joël SAGET / AFP

Il participe ensuite au débarquement du 6 juin 1944 en intégrant pour l'occasion une brigade britannique avec laquelle il prend pied sur la plage Sword, une des cinq plages identifiées pour l'opération Neptune. Léon Gautier et son commando débarquent 30 minutes avant le reste des troupes pour capturer un bunker et neutraliser une batterie allemande. Quelques heures avant, Kieffer s'adressait à ses hommes : «Il n'y en aura peut-être pas dix d'entre nous qui reviendront. Mais celui qui ne veut pas partir, il peut sortir des rangs, je ne lui en voudrai pas». Personne ne s'est défilé.

Sur la plage, les mortiers et les mitrailleuses de la défense allemande sont en action. A-t-il conscience sur le moment qu'il entre dans l'histoire, et que ce moment de vie va bouleverser le reste de son existence ? «On n'a pas le temps de regarder le paysage», s'est remémoré le vétéran à l'occasion de cet anniversaire dans un entretien à France Bleu. «Quand j'ai traversé la plage, je ne me suis pas posé de question. On a du boulot, on arrive, on roule à plat le plus rapidement possible. [...] On nous avait dit : 'Plus vous vous approchez d'un blockhaus, plus vous rétrécissez le champ de tir. Les meurtrières, ce n'est pas très précis. Alors courez le plus vite possible en haut de la plage.'», confiait-il au Figaro à l'occasion du 75ème anniversaire du débarquement en 2019.

La bataille de Normandie

Ils rejoignent ensuite une brigade qui participe à l'opération Overlord, nom de code donné à la bataille de Normandie qui doit sécuriser la tête de pont alliée pour permettre d'établir un nouveau front en Europe de l'Ouest. Lors de cette bataille, l'unité de commando de Léon Gautier perd 50% de ses effectifs.

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DAMIEN MEYER / AFP Emmanuel Macron rend hommage aux 177 Fusiliers Marins français du commando Kieffer le 6 juin 2019, pour le 75e anniversaire du débarquement.

Après la guerre, le marin est démobilisé et entame une carrière en Angleterre puis en Afrique dans l'univers de l'automobile avant de s'installer à Ouistreham, non loin de la plage du débarquement. Depuis la mort d'Hubert Faure, le 17 avril 2021, Léon Gautier est le dernier survivant du commando Kieffer et le dernier combattant français encore en vie du débarquement du D-Day.

Il est membre de l'Ordre de l'Empire britannique, a reçu la croix de guerre 1939-1945, et a été élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur en 2020. «Je n'ai jamais pensé que je serai centenaire, mais il faut prendre la vie comme elle vient, la tristesse ce n'est pas bon», a aussi confié Léon Gautier à France Bleu, avant d'expliquer : «Malheureusement, j'ai perdu tous mes camarades, un par un.»

À VOIR AUSSI - Le dernier survivant français du débarquement de 1944 fête ses 100 ans

 

 

 

Publié lundi 24 octobre 2022

C’était un vendredi soir un peu frisquet de début octobre. De retour du cinéma, je fendais la nuit sur mon vélo quand, au rond-point de Montriond, près de la gare de Lausanne, une voiture m’emboutit. La petite automobile grise s’arrêta immédiatement, sa vitre se baissa. Apparut alors un homme en costume, un brin dandy, arborant un bouc et des lunettes rondes qui lui conféraient un air de professeur Tournesol.

Ce fut un accident très «suisse». L’homme, affable, s’empressa de me prier de l’excuser de ne pas m’avoir vu. Ce à quoi je rétorquais que c’était de ma faute, n’ayant pas enclenché mes habituels phares. Il me tendit sa carte de visite et chacun repartit dans la nuit. Le lendemain, je méditais sur sa carte. L’homme avait un je-ne-sais-quoi de mystique, son phrasé vieille France semblait receler quelque savoir occulte. Une rapide recherche sur la Toile confirma mon intuition: Daniel Bolens n’est autre que le Grand Maître de l’Ordre maçonnique mixte international «Le Droit humain», une obédience forte de 31 000 membres, présente dans le monde entier. Un appel plus tard, rendez-vous était pris.

Grand Maître

A Pully, dans son grand appartement, il invite à prendre place dans son bureau au parquet craquant. La pièce constitue un véritable cabinet de curiosités: d’un côté, des sabres, dagues et fusils en bois témoignent du penchant militariste de ce colonel de l’armée suisse. De l’autre, des marteaux de juge, des fanions et d’étranges insignes métalliques révèlent sa passion maçonnique. Ce n’est pourtant pas le parfum de l’inconnu qui a poussé Daniel Bolens à entrer en loge: tant sa famille que celle de son épouse entretiennent une tradition maçonnique depuis plusieurs générations.

Lire aussi: Dans l’intimité des francs-maçons

S’il devient franc-maçon à l’âge de 34 ans, c’est pour «ouvrir une fenêtre sur d’autres perspectives» et réfléchir au «sens de [sa] présence sur terre». Il s’engage alors au sein de la Grande Loge Alpina, la principale obédience helvétique où, selon l’imagerie maçonnique, il participe à bâtir le «grand temple de l’humanité», à force de débats sous la voûte étoilée. Si la politique est bannie des débats, certaines valeurs cardinales traversent les époques: la volonté de perfectionnement, la fraternité universelle, l’individu comme maillon central de la société.

«Mais la franc-maçonnerie est avant tout une maïeutique, martèle Daniel Bolens. Elle vise à accoucher les esprits, elle pose les questions sans donner les réponses. Surtout, elle doit déboucher sur l’action.» Pour ce radical «courant historique» qui a effectué un bref passage par le Conseil communal de Pully, cet engagement se traduit notamment à travers l’armée, où il était officier de carrière. Sous les drapeaux, il participe en 1989 à une mission en Namibie, alors que le pays, en plein processus d’indépendance, était en proie à de violents combats. Parti avec les troupes sanitaires, où il est instructeur, il effectue un rapport pour l’ONU.

Lire encore: Un soir par semaine pour construire le temple idéal

En 2002, après presque vingt ans dans la loge Alpina, il quitte cette obédience exclusivement masculine pour s’engager dans Le Droit humain, qui compte 60% de femmes. Fondée en 1893 à Paris, cette loge progressiste milite pour l’égalité hommes-femmes dans la maçonnerie et en dehors. Daniel Bolens de citer son fondateur, le médecin et politicien Georges Martin, en réponse au ministre Jules Ferry, qui défendait le «devoir d’apporter la civilisation en Indochine»: «Les peuples primitifs, ce sont ceux qui tiennent leurs femmes en dépendance.»

En 2017, le Lausannois prend la tête du Droit humain, une fonction qui l’amène à voyager dans le monde entier, à la rencontre des membres répartis dans une soixantaine de pays, du Liban au Venezuela, en passant par l’Afrique du Sud. Il a laissé les rênes en mai dernier, les mandats étant limités à cinq ans.

Vers l’essentiel

Il tire de cette expérience une profonde foi en l’universalisme: «Le Droit humain est composé de femmes et d’hommes de cultures, de religions et d’opinions différentes. Cette diversité est un tremplin pour retrouver l’être humain dans ce qu’il a de plus fondamental, au-delà de ses spécificités culturelles. On ne parle pas forcément la même langue, on ne se comprend pas toujours, mais cela nous incite à nous demander ce que l’on a en commun. Voilà ce qui m’a bouleversé dans cette obédience: la rencontre de l’être humain dans ce qu’il a de plus essentiel.»

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Sa successeure à la tête de la section suisse, qui souhaite ne pas être «révélée» et a collaboré pendant près de vingt ans avec lui, évoque «un homme qui sait coopérer et qui sait écouter, bien qu’il soit de formation militaire». Pendant son mandat de Très Puissant Grand Commandeur (selon la terminologie maçonnique «un brin pompeuse et très XIXe siècle», dixit Daniel Bolens), «il a énormément œuvré à nous faire connaître à l’international, avec son tempérament rassembleur». Depuis la fin de son mandat, Daniel Bolens se consacre à documenter l’histoire de la loge, participant notamment à un ouvrage à paraître retraçant l’histoire de la franc-maçonnerie en Suisse.


Profil

1949 Naissance à Lausanne dans une famille traditionnellement maçonnique.

1983 Entrée à la Grande Loge Alpina.

1989 Mission de six mois en Namibie avec l’armée suisse.

2002 Départ de la loge Alpina et entrée dans l’Ordre maçonnique mixte international «Le Droit humain».

2017 Devient président du «Droit humain».


Retrouvez tous les portraits du «Temps».

 

Zora Van Der Blast à Paris, le 16 mars 2022. (Marguerite Bornhauser)

 

 

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Avaleuse de sabres, cracheuse de feu, l’artiste polonaise aux faux airs de Harley Quinn se produit au Cabaret décadent jusqu’au 29 octobre 2022 à Paris.

par Kim Hullot-Guiot

publié le 23 octobre 2022 à 17h57
 

L’homme hésite. Il a le sourire gêné de celui à qui on vient de balancer une énormité avec le plus grand sérieux. Lard ? Cochon ? Bacon végétal ? La pression est d’autant plus forte qu’une centaine de paires d’yeux ne perdent rien de son embarras. Mais non, face à lui, Zora von der Blast ne plaisante pas : elle lui propose bel et bien de lui agrafer un morceau de papier sur la fesse. Le spectateur, qui croyait venir assister peinard à une revue de cabaret, se demande peut-être s’il a soudain été happé dans une réédition burlesque de l’expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. Dans les années 60, ce psychologue américain avait étudié la façon dont les gens réagissent lorsqu’ils sont confrontés à la fois à un ordre et à ses conséquences, en demandant à des volontaires d’appuyer sur un bouton pour envoyer des décharges électriques à d’autres personnes, en fait des acteurs qui faisaient semblant de souffrir. Le spectateur sollicité n’osera finalement pas saisir l’agrafeuse tendue : qu’à cela ne tienne, d’autres membres du public, plus téméraires (ou plus soumis, donc ?), accepteront. Et voilà Zora von der Blast, le bas du corps à peine protégé par les résilles de son collant noir, qui offre tantôt la fesse, tantôt la cuisse à l’agrafeuse maniée par des inconnus, sous le regard du reste de l’auditoire, partagé entre amusement timide et léger malaise. Elle, ne bouge pas un cil.

La scène a eu lieu au printemps dernier, lors d’une revue du Cabaret décadent, sous le grand chapiteau du Cirque électrique, un lieu hybride (salle de spectacles, bar, école de cirque) à deux pas de la porte des Lilas, dans le XXe arrondissement parisien. Ce show emmené par la renversante Corrine – qui est aussi une figure du cabaret transformiste Madame Arthur – reprend du service cet automne jusqu’au 29 octobre, mêle numéros de cirque et de cabaret, et touche, par moments, au merveilleux. Zora ne s’y contente pas de se faire agrafer la fesse. Cette scénette serait même du pipi de chat, comparée aux moments où elle crache du feu ou avale des sabres, lesquels ne sont, certes, pas aussi affûtés qu’une lame de yakuza mais, contrairement à ce que l’on imagine, pas non plus rétractables. «Il n’y a pas besoin de milliers d’heures pour maîtriser le sabre. A un moment, le déclic se fait dans ta tête que c’est possible, et après ça ne part plus, ça reste avec toi toute ta vie, il suffit de pratiquer un petit peu», dit-elle, du même ton détaché que celui qu’emploient les excellents cuisiniers quand ils prétendent que le plat délicieux pour lequel vous les complimentez n’est que trois fois rien, un truc tout bête, vraiment.

 

Quand on a vu Zora von der Blast s’enfoncer le long de la trachée un long sabre argenté, on s’est dit qu’on n’en avait pas rencontré beaucoup, des jeunes femmes comme elle. De celles qui choisissent de pérégriner sur les routes d’Europe et d’ailleurs, en camping-car dans lequel elle vit seule et sans grand luxe, d’aller de cirque en cirque et de cabaret en cabaret partager un art séculaire, qu’on imaginait comme un peu suranné avant de voir Zora von der Blast le conjuguer magistralement au présent. «Il y a quelque chose de l’ordre de la transmission, de faire perdurer des arts anciens, d’être un passeur», dit celle qui a un temps dormi avec son sabre.

«J’ai toujours vécu sur la route, depuis que je suis petite, raconte-t-elle encore dans la loge du Cirque électrique éclairée par les ampoules de la table de maquillage. Mes parents faisaient partie d’un genre de communauté, qui n’était pas hippie mais artistique, en Pologne à la frontière avec l’Allemagne. Ils squattaient des bâtiments et faisaient du théâtre vivant, des installations de marionnettes géantes.» Là, la gamine a grandi entre son frère et sa sœur, mais aussi une quinzaine d’autres enfants, riante bande de mômes à mille lieues de celle de Sa Majesté des mouches. Devenus adultes, tous sont liés au monde du spectacle et des arts, qu’ils soient musiciens ou scénographes. «On était constamment en parade, en train de faire quelque chose d’artistique, je ne faisais pas tellement la différence entre la vraie vie et le théâtre. Dans la communauté, on avait tendance à exagérer les choses, à en faire beaucoup», dit-elle en souriant. «C’était très joyeux, mais quand la bulle a éclaté, notamment parce que j’ai commencé à aller à l’école “normale”, j’ai compris que les autres gens ne vivaient pas comme ça, il y avait quelque chose d’un peu expérimental à être tous ensemble dans un village et à ne pas scolariser les enfants !», ajoute-t-elle. A l’âge de 11 ans, après avoir été instruite à la maison elle débarque pour la première fois, donc, dans une école. «J’ai toujours aimé me sentir comme une étrangère dans la société, j’en étais fière, explique celle qui pare ses cheveux de couleurs éclatantes. Ce n’est pas pour provoquer, c’est une question d’authenticité par rapport à moi-même, mais ça ne m’a jamais embêtée qu’on ne le comprenne pas.»

L’âge adulte pointe enfin, et avec lui, un premier départ à l’étranger pour un show d’échasses, puis l’installation à Berlin, où Zora, qui n’a pas encore pris le nom de scène de von der Blast, commence par travailler à l’organisation de festivals de cirque en attendant de faire son «microdébut, avec juste un numéro qu’[elle] avai[t] créé, elle n’avai[t] plus envie d’être dirigée». Elle y côtoie artistes, marginaux, «weirdos». Cet attrait pour la marge ne l’empêche pourtant pas de participer à la vie civique de son pays, la Pologne, où elle vote. Quand on est une enfant de la balle, n’a-t-on pas plutôt envie de devenir financier ou avocat, histoire d’embêter ses parents ? «Je n’ai jamais eu le besoin de vouloir exercer un métier comme tout le monde, répond-elle en rigolant. J’ai toujours su que je serais une artiste, une voyageuse, et d’une certaine manière, je voulais être un genre de superhéroïne.» Il y a néanmoins une chose que Zora von der Blast fera à l’opposé : «Je me suis rendu compte, à Berlin, que je préférais utiliser des techniques solos, plutôt que de faire partie d’un grand ensemble. Je préfère avoir de l’autonomie dans mon art, et c’est totalement connecté à mon mode de vie.»

«L’autonomie», c’est un mot que Zora – qui n’est pour l’heure pas embarrassée par un compagnon ou des enfants – utilise beaucoup. Cela lui vient des valeurs transmises par son père et sa mère. «Créer ta propre liberté, faire ton art de façon saine et authentique, être indépendante, ne pas dépendre des institutions et des autorisations», liste-t-elle. Et de conclure : «L’art, que ce soit les marionnettes à qui vous donnez un peu de votre âme quand vous les animez, ou le sabre, que vous fabriquez vous-même, m’a permis de vivre tellement d’aventures. Plus jeune, j’avais un numéro où je retirais un clou d’un bloc de bois avec mon cul. Vous vous rendez compte ce que c’est, de pouvoir parcourir le monde parce que vous tirez un clou avec votre cul ?»

13 mai 1990 Naissance à Wroclaw (Pologne).

2005 Commence à cracher du feu.

2011 Part vivre à Berlin.

2016 Commence à avaler des sabres.

Jusqu’au 29 octobre 2022 Se produit au Cabaret décadent du Cirque électrique (Paris).

 

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