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Le prix a été attribué au 14e tour de scrutin, après une égalité avec Giuliano da Empoli départagée par la voix prépondérante de Didier Decoin.

Brigitte Giraud remporte le prix Goncourt 2022, attribué au 14e tour de scrutin, pour son roman Vivre vite (Flammarion). Les jurés ne sont parvenus à trancher l'égalité avec Giuliano da Empoli (Le Mage du Kremlin) que grâce à la voix de Didier Decoin comptant double. Le président de l'académie Goncourt avait par le passé signalé qu'il préférait ne pas voir un livre couronné par deux prix différents à l'automne, notamment pour soutenir les auteurs et les libraires. Et Empoli avait déjà été récompensé par le prix de l'Académie française il y a quelques jours.

 

Vivre vite décrit l'enchaînement d'une vie saccagée par la mort de Claude, compagnon de l'auteur, décédé en 1999 dans un accident de moto. Le bonheur s'efface d'un seul coup, alors que l'encre n'est pas encore sèche sur l'acte d'achat de la maison dont ils rêvaient à Lyon.

Brigitte Giraud a remercié les jurés «pour la lecture d'un livre dont la presse a beaucoup dit qu'il était intime». «Et il me semble que l'intime n'a de sens que s'il est relié aux autres, que s'il résonne avec le collectif, une société, une histoire», a-t-elle souligné devant la presse qui recueillait ses premières impressions. Pour preuve, elle a expliqué qu'à l'annonce de sa victoire, elle était chez Flammarion, avec son éditrice et «avec toutes les personnes qui ont travaillé à la parution de ce livre». Le verdict a été salué par des «cris de joie». «On s'est dit que c'est que ce qui est beau, dans le cri, c'était de crier ensemble», a-t-elle témoigné.

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«Avec Vivre vite, Brigitte Giraud réinvente la machine à changer le passé pour embellir l'avenir. Mais le lecteur n'a qu'une seule envie: consoler la narratrice, lui dire «tu n'y pouvais rien»: c'est le destin. Dans la langue arabe, ce mot se dit «mektoub» qui signifie également «C'était écrit»…», avait salué Mohammed Aïssaoui dans sa critique de ce très beau roman.

Brigitte Giraud n'est que la 13e autrice à être distinguée par un Goncourt, contre 107 lauréats masculins depuis 1904. Elle succède à Mohamed Mbougar Sarr, couronné l'année dernière pour La plus secrète mémoire des hommes, édité par Philippe Rey.

Le Goncourt, dont le jury compte sept hommes et trois femmes, est le plus prestigieux des prix littéraires français. Remis quelques semaines avant les fêtes de Noël, il assure à son lauréat des ventes très confortables, en centaines de milliers d'exemplaires, très loin du tirage de ces quatre livres aujourd'hui. La récompense s'accompagne d'un chèque de dix euros, que les bénéficiaires préfèrent encadrer plutôt que déposer à la banque.

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