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- on revient toujours au modèle dit aristophanien. Pour la centième fois : enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. Et c’est précisément dans cette mesure que la relation enseignante peut encore, dans l’Université, constituer une dernière ligne de résistance – y compris à l’Université. Elle ouvre, fraye une sorte de zone extérieure à l’intérieur. Unheimliche, comme cette fameuse étrangeté qui squatte l’intimité. La chose extime, toujours déjà oubliée et inoubliable.
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https://www.institut-de-theologie.fr/But-Origine-et-role.php
Présence orthodoxe ? ... pour Jésus
Origine, rôle et buts de l’Institut Saint-Denys
Rôle de l’Institut
L'Institut Saint-Denys est né de la rencontre entre la Théologie orthodoxe par la voix patristique portée par l’Archiprêtre Evgraph Kovalevsky et la Confrérie Saint-Photius, et des Français attachés à la redécouverte de ce mode de vie et de connaissance. Ces circonstances définirent son rôle. Ainsi, l’Institut Saint-Denys est résolument enraciné dans l’Occident, en particulier dans cette ville de Paris qui fut toujours le carrefour où se rencontrèrent et se heurtèrent les différentes écoles, les différents mouvements de l'humanité. Depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, les philosophes, les théologiens, les artistes, les savants de tous pays se rencontrent et de ce choc, de cette conjoncture a surgi cet esprit de Paris unique par son universalité et son raffinement. Mais, la voix de l’Orthodoxie en était absente depuis mille années, après ce Monastère dirigé à Saint-Denis par Jean Scot Érigène. Ce manque commence d'être humblement comblé. Le désir de l’Institut Saint-Denys est d'apporter une pierre à la construction commune de la spiritualité en France, et ceci sans idée de prosélytisme : la collaboration de professeurs catholiques romains et protestants le prouve clairement.
Par ailleurs, l'ecclésiologie peut avoir deux aspects qui ne font qu'un théologiquement, mais qui se distinguent dans la tension de l’esprit :
- l'Église, colonne de la Vérité, conservatrice fidèle des dépôts apostoliques, l'Église traditionnelle
- et l’Église eschatologique, regardant l'avenir, l’accomplissement.
L'Église n'est pas que plénitude : elle est aussi un chantier, un édifice en construction, qui se développe à travers les siècles et les peuples jusqu'à la stature de l’Homme parfait ...( hcqS ... l'homonisation ? ). Ce dernier aspect prédomine dans notre Institut qui construit avant tout l’avenir immédiat et cherche à donner à la jeunesse le stimulant de la vie religieuse, montrant que l'Orthodoxie peut et doit vivre dans des cadres nouveaux : ceux de l’Occident. Établi dans ce rôle, notre Institut ne s'arrête pas, dans sa fidélité à la Tradition, au proche passé de l’Orthodoxie, mais retourne à l’époque où elle était occidentale autant qu’orientale, s'appuyant sur le dynamisme apostolique originel pour avancer dans le présent et dans l’avenir.
Après la naissance de l’Institut Saint-Denys, le premier élément apporte la voix orthodoxe dans la spiritualité de la France ; le deuxième élément est l’aspect constructeur et chantier de l’Église. Un troisième élément définit le rôle de l’Institut Saint-Denys : l'attitude de l'Église orthodoxe vis-à-vis des Sciences théologiques.
Cette attitude diffère profondément de l’enseignement élaboré en Occident au cours de la grande époque gothique, complétée par la Renaissance et les Temps modernes. Les conflits qui se succédèrent entre la foi et la raison, entre ce que l'on doit croire et ce que l'on peut comprendre, la lutte entre l’autorité de l’Église et la libre recherche de la vérité, n'ont pas de place dans la conception orthodoxe. La crise récente moderniste, la crise encore plus récente et si douloureuse entre progressistes et intégristes, serait impensable dans l’ambiance orthodoxe : car les problèmes se présentent sur un autre plan et sont résolus dans un autre contexte.
Mais, expliquer brièvement l’attitude orthodoxe est une difficulté très grande. Il faut, en effet, faire presque table rase de toute notion reçue. Les termes tels que : grâce, salut, foi, raison, autorité de 1’Église, libre recherche, dogme, connaissance, canon..., ontune autre résonance dans la Foi orthodoxe.
L'Église orthodoxe enseigne la primauté de la Tradition vivante : le Saint-Ésprit agissant dans l’Église est juge dernier, ultime. Pour devenir "Théologien" et acquérir la connaissance réelle, il est nécessaire de se plonger dans le courant de la Tradition et de rechercher constamment l’Ésprit-Saint. L'infaillibilité n'appartient pas au magistère de l'Église, mais au Saint-Ésprit vivant dans l’Église et dans la Tradition. Le Credo, les catéchismes, les livres de Théologie sont des points de repère, des guides ! Cependant, les guides aident à visiter la maison, mais ils ne sont pas la maison. L'Écriture Sainte, nourriture essentielle de l’esprit théologique, demeurerait lettre morte si elle était prise comme un document extérieur.
L'Église orthodoxe enseigne la liaison intime entre la Théologie et la vie personnelle ! La Théologie doit s'inscrire dans le cœur de l’homme, transformer l’intelligence, ouvrir l’esprit à une nouvelle connaissance du monde. L'expérience spirituelle est son laboratoire. L'Église accueille, certes, la Théologie scolaire, basée sur les documents, mais elle ne lui accorde qu'une autorité relative. Saint Jean Climaque dit à ce propos : Il n'est pas moins honteux à un Maître de puiser dans les citernes mortes des écrits des autres, et non dans la source vive des infusions de l'Ésprit Saint dans le sien, qu'il l'est à un peintre de copier seulement les anciens maîtres et de ne rien faire d'original lui-même.
Telles sont les exigences de la Théologie orthodoxe. Il apparaît, par ces quelques précisions que l’Institut Saint-Denys a pour rôle de tendre les cœurs et les esprits vers cette attitude : Connaître les documents, l'Écriture, les Pères, les Canons, la Liturgie, l`Histoire, les Sacrements dans l'Ésprit Saint, et non pas prouver et rechercher l'Ésprit Saint par les documents. Ceci oblige et conditionne à se représenter et à vivre la vie et l’enseignement de l’Institut moins comme universitaire que comme école de recherche libre liée à l’expérience spirituelle personnelle. D'où, sans nier le bienfait des méthodes universitaires (la critique, la relativité...), en admirant la largeur des vues et des programmes des grandes Universités, l'Institut Saint-Denys tendra à transformer l’intelligence (à éduquer plus qu'à instruire), à ouvrir l’esprit et le cœur à la connaissance nouvelle, à plonger dans la Tradition vivante plus qu'à s'appuyer sur les Credo, catéchismes, livres, appareillages critiques et historiques.
Les buts de l’Institut
Quel est l’esprit des buts de l’Institut ?
Lorsque l'on consulte les programmes des Instituts et Facultés de Théologie des différents pays et des différentes confessions, on est frappé par leur pauvreté en comparaison des sciences profanes et du caractère arbitraire de leur agencement. Nous ne pouvons cacher la situation affligeante de la science théologique par rapport aux autres sciences : non dans son sujet, non dans ce qu'elle enseigne, mais dans le comment de son enseignement, dans le développement de cet enseignement.
Lorsqu'on ouvre les livres des étudiants de la Sorbonne, à la page Médecine ou Sciences humaines, on trouve des dizaines de titres, de pages. Pour la Théologie, il n'y a que deux ou trois lignes. Et pourtant l’objet de la médecine est de guérir les corps seulement, tandis que celui de la Théologie dogmatique seule, par exemple, est d'instruire sur Dieu et en Dieu, sa révélation, sa manifestation, son économie, sur les anges, sur l’homme, sur l'Église, sur la transfiguration et la déification du monde !
Pouvons-nous, dans ces conditions, affirmer qu'il y ait une science théologique dogmatique proportionnée aux sciences modernes ?
Au Moyen Âge, il y a quatre sciences spécialisées : Médecine, Droit canonique, Droit civique, Théologie. La Théologie tenait une place au moins égale aux autres, et si cet équilibre était artificiel et bizarre, discutable, il n'en demeure pas moins que toutes ces sciences avaient en commun un caractère "embryonnaire". Mais, les siècles ont passé, les sciences se sont enrichies, et la Théologie, dans sa généralité, a gardé ses vieilles positions, à part quelques retouches. L'introduction tardive de la critique historique dans la Théologie n'est que l’empreinte profane, et non pas un élan organique de la Théologie.
Étant donné le niveau de l’enseignement moderne, rien que la Théologie dogmatique se devrait de produire une quarantaine de disciplines et d'ouvrir les mondes de la Tradition, de l'Angélologie, de l’Anthropologie, de la Cosmologie, de la Mystériologie..., aux différences autrement plus vastes et profondes que celles qui séparent, par exemple, la mécanique des fluides et la mécanique rationnelle ou quantique.
Prenons le cas de la Théologie pure qui parle de Dieu. La science de la Trinitéet la science de la Théophaniey occuperaient deux chapitres. En réalité, elles devraient représenter deux disciplines avec leur propre méthode :
- la science de la Trinité exige la purification progressive de l'intelligence par l’abstraction et le dépouillement de tout esprit et de tout objet pour arriver à la logique supérieure ;
- la science de la Théophanie, par contre, réclame le silence de l'intelligence et le développement du don de discernement.
La première se dégage des faits, la deuxième est l’étude des faits.
On reproche à la Science moderne d'avoir perdu, par ses spécialisations et son caractère analytique, la vision de l'unité du monde et de la hiérarchie des valeurs. Ces reproches sont justifiés. Mais, il serait injuste de prétendre que la Théologie, de par son caractère rudimentaire, a préservé "la synthèse". Peut-être, la Théologie, peut-elle par son contenu, même dans son état actuel, servir d'ordonnatrice dans l’anarchie de la conscience moderne. Mais, elle le doit à ses dogmes essentiels, et non pas à ses sciences ! Et si les disciplines profanes exigent plus de "vases communicants", la Théologie, elle, exige un immense enrichissement.
Ces remarques nous amènent à constater que les programmes des Facultés de Théologie doivent subir des réformes. Nous ne prétendons nullement les accomplir, mais simplement essayer de les découvrir ! Tel est l'un des buts essentiels de notre Institut. Et si la vie et les urgences pratiques nous obligent à conserver les vieilles robes, acceptons-les comme une pauvreté évangélique !
Étant donné l’état actuel de la Théologie, notre Institut Saint-Denys fait appel à tous ceux qui s'en occupent, disant :
- luttez contre une satisfaction facile et, les études étant terminées, sachez garder le sentiment d'une ignorance à peine éclairée ;
- soutenons, patronnons autant que possible tous les travaux susceptibles d'apporter un avancement à la science théologique.
Les instituts orthodoxes varient selon les époques et les pays, mais on a l'impression qu'ils copient les facultés romaines ou protestantes en y apportant quelques retouches. Il est curieux de noter que la majorité des écoles orthodoxes mettent en tête de leurs programmes l’Ancien et le Nouveau Testaments, tandis que les catholiques romains et les protestants commencent par la Théologie dogmatique. L'on trouve partout l’Ancien et le Nouveau Testaments, la Théologie dogmatique, pastorale, morale, souvent comparée et générale, la Liturgie, le Droit canon, l'Histoire de l'Église, les disciplines théologiques et les langues. Certains ajoutent la Sociologie chrétienne, l’Archéologie, l'Hagiologie (genre à la mode) et l’Apologétique (désuète). Il nous faut tendre à trouver des disciplines manquantes en élargissant chaque discipline.
Et enfin, un autre but (en dehors de la découverte) est dans l’obéissance aux commandements des Pères, nos maîtres incomparables de la vie spirituelle et de la Science théologique.
Le principe fondamental de l’enseignement orthodoxe est la Transfiguration du cœur, de l'intelligence et de la volonté. C'est-à-dire que l’enseignement ne se limite pas à l’éducation intellectuelle, car sans éducation du cœur et de la volonté, il serait incomplet et profondément mutilé. Le cœur se transfigure par la participation à la vie liturgique et aux sacrements, l’intelligence par les études théologiques, la volonté par l’effort courageux. L'étudiant doit tenir compte de ces trois éléments dans sa formation, et leur donner valeur égale :
- conscience liturgique
- connaissance théologique
- comportement dans la vie.
Les professeurs et les étudiants devraient équilibrer ces trois principes, afin de marcher vers la Transfiguration de l'être total.
Notre Institut Saint-Denys a aussi pour but de promouvoir ces trois aspects de la vie : par son enseignement, d’éduquer l’intelligence, le cœur et la volonté. Mais, il y faut la Liturgie et l’effort quotidien. Car celui qui ne se réjouit pas d’aller à la Maison du Seigneur, du Dieu de sa jeunesse, et qui ne se presse pas en compagnie des Anges à louer son Maître, est incapable de suivre avec profit les cours de Théologie.
Monseigneur Germain, archevêque de Saint-Denis
et de l’Église orthodoxe de France,
Recteur de l’Institut.
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Tryptique Homocoques
par la "crainte" et l'"obéissance" par la " peur de perdre" en l'harmonie EN . l'UNi-vers- Un NOUS. autocentré: des Moi, JE. autocentrés par tranche: multiples nous . Un EN Nous : Nos vérités. dogmatique: Mes vérités ""vues " et " entendues" je vie . EN la voie de la Vérité de la Vie. vérité incarnée: l'amour de la torah
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Hannah Arendt
Public/privé: opposition constitutive du politique selon Arendt, qui s'opère lors de la naissance de l'espace public à Athènes au ve siècle av. J.-C. : d'un côté les hommes libres, soucieux du public, c'est-à dire des affaires communes, et qui en débattent librement, de l'autre la sphère obscure de la vie privée, où chaque homme libre règne en maître domestique sans rendre de ...
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Vendre du temps de cerveau
La vie de l'Esprit .... la pensée a le pouvoir de prévenir les fausses valeurs et fausses croyances et, par suite, celui de nous préparer à la faculté du jugement, ce qui est la plus politique des activités mentales....par Hannah Arendt. La mort des idéologies est l'idéologie des années 80 ...«l'expert» : le socio-typologue, le psychologue comportemental, le consultant, qui ...
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La Parole est en Nous
En même temps, on note la quête de sens de nos contemporains, dont les phénomènes culturels sont les témoins, notamment dans les nouveaux mouvements religieux très présents en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie: désir de tout homme de percevoir le sens profond de son existence, de répondre aux questions fondamentales de l'origine et de la fin de la vie, et de marcher vers le ...
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CORPS et ESPRIT. et la aussi. le corps est dans l'esprit comme l'esprit est dans le corps . Comme les hommes elles en connaissent les multiples aspects de la vie : naissance , croissance , formation ... plénitude, doute, tiraillement .....conflit, affirmation, ...un age ..une mort ...la vie par les générations qui se succèdent....
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Centres culturels catholiques
Rencontre des Centres culturels catholiques . Sarajevo : Conférence du
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Le Logos divin, la révolte contre la dictature libérale, le mauvais sort du posthumanisme
Alexandre Douguine
En décembre 2022, la salle de concert d'État A. M. Katz à Novossibirsk a accueilli le premier forum sibérien du WRNS avec la participation des chefs du gouvernement de la région de Novossibirsk et de la métropole de Novossibirsk de l'Église orthodoxe russe. Parmi les orateurs de l'événement figurait le philosophe le plus célèbre de la Russie moderne, Alexandre Douguine, avec lequel le correspondant de Leaders Today, Alexander Zonov, s'est entretenu un peu plus tard à Moscou.
ALEXANDER ZONOV : Alexander G. Dugin, quelle est l'importance de la philosophie de nos jours et qui peut bénéficier de cette science ?
ALEXANDER DUGIN : A mon avis, la philosophie est destinée à un type particulier de personnes qui gravitent vers la verticale: vers la profondeur, vers la hauteur. En ce sens, l'idée de Platon d'un État dirigé par des personnes qui ont fait leur chemin vers la lumière de la philosophie, qui est liée à la religion et à l'esprit, est très correcte. En fait, tel est mon objectif: transmettre l'idée que, dans notre culture, nous devons réserver une place centrale à ce "trône d'or" qui devrait être le cœur de l'État. Ce que j'appelle de mes vœux, ce n'est donc pas tant la pratique de la philosophie, mais plutôt la révérence à son égard et le fait de la placer au centre de tout : économie, vie sociale, politique. Après tout, même la plupart des sciences ne sont que des aspects appliqués de la philosophie. Ce n'est pas par hasard qu'en Occident, le diplôme de doctorat s'appelle PhD, c'est-à-dire "docteur en philosophie", et celui qui ignore la philosophie ne mérite pas un tel titre. C'est-à-dire que, à proprement parler, ce n'est pas du tout un scientifique.
A.Z.: Et quelle est la différence entre la philosophie et la science ? C'est pourquoi, par exemple, les mathématiques sont souvent considérées comme une discipline à l'intersection de la philosophie et de la science, la physique est plutôt considérée comme une science, et l'éthique comme une philosophie. Où se situent ces frontières ?
A.D. : Il ne fait aucun doute que dans la société traditionnelle, la philosophie et la science représentaient un seul et même continuum. Les hypostases contemplatives et appliquées n'y étaient pas détachées les unes des autres. Les mathématiques pures avaient toujours été l'occupation des théologiens, car elles traitaient des principes et des lois fondamentales de la pensée, distribués au sein du Logos, le principe divin au sein duquel les lois logiques et mathématiques étaient valables. Le passage aux disciplines appliquées, le mouvement vers la matière, la nature (qui est le domaine des autres sciences - comme la physique, etc.) a nécessité d'autres méthodes, élevées à l'unité, mais avec certains changements essentiels.
Par exemple, chez Albert le Grand, nous pouvions lire tout à la fois des traités sur les anges et sur les propriétés des minéraux. Mais tout est bien à sa place. L'angélologie exige certaines procédures intellectuelles, la minéralogie d'autres.
Dans la culture d'Europe occidentale, cependant, lors du passage de la société traditionnelle aux temps modernes, cette unité a commencé à se fracturer. La philosophie des temps modernes et la science des temps modernes ont émergé. La science, depuis l'époque de Newton, de Galilée, a commencé à prétendre qu'elle porte la dernière vérité sur la structure de la réalité extérieure. Mais la philosophie des temps modernes - de Leibniz à la phénoménologie de Brentano et Husserl - a suivi une trajectoire différente : elle a poursuivi la culture du Logos, préservé la valeur du sujet et, dans l'ensemble, essayé de sauver la dignité de la pensée. Au 19ème siècle, Wilhelm Dilthey a divisé toutes les sciences en spirituelles et naturelles - Geisteswissenschaften et Naturwissenschaften.
Mais cette division est insidieuse ; elle contient un piège. Les personnes qui font de la science aujourd'hui supposent qu'elles ont affaire à quelque chose d'objectif, contrairement à la philosophie, qui erre dans les labyrinthes d'une subjectivité difficile à cerner. Les membres des sciences naturelles ont tendance à ne pas penser au paradigme philosophique qui sous-tend ce qu'ils font. Mais une fois qu'ils commencent à y penser - comme Heisenberg, Pauli, Schrödinger - ils découvrent que la science ne traite rien d'autre que certaines projections de la conscience philosophique.
Et voici ma conclusion finale sur la base de nombreuses années de recherche sur la philosophie des sciences et l'histoire des sciences : la science moderne n'est rien d'autre que de la philosophie, qu'une philosophie matérialiste, titanesque et fausse. Elle est essentiellement anti-philosophie. Si nous lisons After Finitude de Quentin Meillassoux, il deviendra clair qu'il y a enfin eu cette rencontre entre la philosophie noire implicite (l'anti-philosophie) jusqu'alors dissimulée sous le nom de "science" et la philosophie ardente de l'Occident, encore couplée au sujet qui s'efface, au Logos qui se dissipe. Nous sommes arrivés au point de révéler ce drame séculaire. La science moderne est plus que l'application des principes de la philosophie moderne (la philosophie de la modernité) aux domaines d'application. Il s'agit précisément d'une philosophie qui est subversive et destructrice dès le départ. C'est essentiellement une philosophie du mensonge, puisqu'elle repose sur des prémisses entièrement fausses et contre nature - atomisme, matérialisme, nominalisme.
La science moderne a joué un rôle énorme - décisif - dans ce qui se passe aujourd'hui dans la société occidentale - sa dégénérescence, sa perte de verticalité, d'éthique, de religion. L'athéisme offensif agressif implicite dans la science a conduit la civilisation à la croyance abjecte qu'il n'y a pas de Dieu, et s'il y a un Dieu, alors seulement en tant que cause logique - quelque chose comme un Big Bang, une chaîne causale déduite de façon purement rationnelle.
A.Z. : C'est pourquoi vous préférez l'orthodoxie, qui est littéralement "l'orthodoxie chrétienne" et qui a une nature plus traditionnelle ?
A.D. : Pour moi, l'orthodoxie est la vérité absolue : à la fois la vérité religieuse, la vérité théologique et la vérité philosophique. Ce choix semble aléatoire à première vue (je suis né dans ce pays et j'ai été baptisé ici quand j'étais enfant), mais en réalité, c'est un choix conscient. Je suis venu à l'église à l'âge adulte. J'ai étudié diverses religions traditionnelles et je les tiens toujours en haute estime sur le plan philosophique. Mais pour moi, la vérité est absolue dans le christianisme orthodoxe et c'est un chemin direct vers la dimension verticale la plus vraie du ciel. Pour le peuple russe, notre Église avec ses traditions, son lien avec les profondeurs des siècles, avec l'éternité est un luxe sacré, et il serait déraisonnable de le refuser.
A.Z. : Eh bien, de la science et de la culture, je propose de passer à la politique. On dit que par rapport au 20ème siècle, où les blocs idéologiques fascistes, communistes et libéraux étaient fortement ancrés dans la société, le 21ème siècle est désidéologisé. Comment évaluez-vous cette affirmation ?
A.D. : Le terme "désidéologisation" décrit en partie correctement notre situation, mais si vous regardez plus en profondeur, ce n'est pas le cas. Les trois idéologies qui avaient déjà été façonnées définitivement au 20ème siècle - le fascisme, le communisme et le libéralisme - ont cessé d'exister sous leur ancienne forme classique. Mais elles ne se sont pas contentées de se réduire et de disparaître. Elles se sont combattues âprement - y compris dans des guerres mondiales - tout au long du 20ème siècle.
À la fin du 20ème siècle, le libéralisme a gagné - il est devenu non seulement une idéologie, un ensemble d'attitudes, mais quelque chose comme une vérité absolue et incontestable. Le libéralisme est entré dans les choses, dans les objets -- la science, la politique, la culture -- et est devenu la mesure universelle des choses. Les deux autres idéologies dominantes -- le communisme et le fascisme -- se sont effondrées, perdues, et sont devenues des simulacres, que les libéraux victorieux manipulent librement et cyniquement aujourd'hui.
Mais quel meilleur moyen de soutenir les nouvelles idées fondamentales de l'économie de marché, de la démocratie représentative en politique, des droits de l'homme et du post-modernisme dans la culture, du progrès technologique dans l'idéologie et du plus haut niveau d'individualisme dans la définition de la nature humaine que le libéralisme, y compris l'abolition du genre en politique et le règne de l'intelligence artificielle ? Le libéralisme a mis la réalité humaine universelle sous son contrôle, et aujourd'hui, cette idéologie est devenue ouvertement totalitaire et obsessionnelle. Nous vivons donc dans une ère d'hyperidéologisation, seulement cette idéologie au nom de laquelle se perpétue la dictature mondiale est le libéralisme, imprégnant les objets, les gadgets, les réseaux, la technologie, les codes numériques.
D'autre part, il y a un désir croissant de résister à cette dictature libérale, mais à la lumière de l'échec du communisme et du fascisme au 20ème siècle, sans les désigner comme des constructions idéologiques inefficaces et vaincues. L'heure est au départ de ces trois anciennes idéologies. Nous devons donc nous attacher à critiquer le libéralisme à partir de nouvelles positions et à rechercher des scénarios et des alternatives entièrement nouveaux - de préférence en dehors de l'Europe et de la modernité européenne. Le destin de l'humanité ne s'arrête pas à la culture de l'Europe des 500 dernières années. Elle inspire un grand nombre de personnes aujourd'hui, mais il ne s'agit pas de désidéologiser, mais de trouver des moyens d'écraser l'hégémonie libérale avec le soutien de nouvelles idées. C'est ce que j'appelle la Quatrième Théorie Politique.
A.Z. : Peut-on dire que la Russie fait partie de ces nombreux pays ?
Dans les années 1990, la Russie a essayé de devenir un élève modèle du libéralisme. Et cela reste, hélas, un élément de notre système d'exploitation. Mais aujourd'hui, en effet, nous sommes présents et nous tentons de défendre notre souveraineté, de nous débarrasser de notre dépendance totale au langage même, à la syntaxe, du mondialisme libéral. Nous avons défié la Matrice, mais nous sommes toujours à l'intérieur. Dans la situation actuelle, celle de l'Opération militaire spéciale, cela a été clairement établi. Oui, il s'agit d'une revendication de souveraineté civilisationnelle et donc d'une idéologie propre. Évidemment, elle ne peut être libérale en aucune façon, mais elle ne peut pas non plus être communiste ou nationaliste.
Mais nous n'avons pas encore donné le maximum, nous nous sommes seulement rebellés. Jusqu'à présent, cela ressemble à une protestation des esclaves du libéralisme contre les maîtres du libéralisme. Mais pour gagner cette rébellion de la civilisation souveraine, les rebelles doivent proposer un autre modèle, alternatif, leur propre langage, leur propre idéologie.
A.Z. : En parlant de modèle. En 2020, des amendements ont été apportés à la Constitution, mais ils n'ont pas touché à l'article 13 qui dit qu'"aucune idéologie ne peut être établie comme idéologie d'État ou obligatoire". Selon vous, pourquoi le président Poutine a-t-il décidé de ne pas modifier cet article ? Pour que l'idéologie libérale ne devienne pas l'idéologie d'État ? Et comment un Etat peut-il exister sans idéologie ?
A.D. : Nous sommes confrontés à une civilisation libérale mondiale, et il est impossible d'y résister sans notre propre plate-forme idéologique. La demande visant à inscrire dans notre réel notre idée russe, cette idée qui justifie notre civilisation, qui implique la protection des valeurs traditionnelles (ce à quoi vise le décret présidentiel du 09.11.2022 "Sur l'approbation des fondements de la politique publique"), est évidente et est reconnue par le peuple et les autorités. Je pense toujours que les hauts dirigeants du pays ne remettent pas en question le fait que la Russie a besoin de sa propre position civilisationnelle. Et cela signifie sa propre idée.
Quant à l'article 13 que vous avez cité - il peut être interprété comme une autre initiative subversive des libéraux qui voulaient éviter une rechute dans le communisme, dont ils avaient peur. Dans les années 1990, les réformateurs libéraux pensaient que si l'idéologie était totalement interdite, le libéralisme resterait la seule idéologie, synonyme de "normalité" et de "progrès". C'est comme ça à l'Ouest, donc ça devrait être comme ça chez nous. Et, disent-ils, ce n'est pas une idéologie, mais une sorte d'évidence.
De nos jours, les libéraux n'ont pas l'hégémonie politique dans la société russe qu'ils avaient dans les années 1990, mais ils conservent leurs positions à de nombreux niveaux de l'appareil d'État, dans les structures de gestion, les affaires, la politique - dans l'élite en tant que telle. Et c'est ainsi que cette classe dirigeante à orientation libérale résiste au changement constitutionnel, continuant à défendre ses intérêts claniques et mondialistes comme une sorte de secte totalitaire. Il est tout à fait évident que la nouvelle idéologie d'État en Russie ne peut être qu'antilibérale. Lorsque la question deviendra un enjeu, la majorité de la population aura son mot à dire, et les valeurs traditionnelles seront légitimées et une idéologie traditionnelle établie.
A.Z. : Le concept central de votre philosophie est le Dasein, un concept philosophique utilisé par Martin Heidegger. C'est un terme difficile à traduire et mal compris en Russie. Pour les lecteurs qui ne sont pas forts en philosophie académique : qu'est-ce que c'est ?
A.D. : Le Dasein est en effet un concept difficile, et Heidegger lui-même n'appréciait pas la façon dont il était traduit dans d'autres langues. Chez Heidegger, le Dasein est une présence pensante dans le monde qui existe à travers un peuple, donc, dans un sens, nous pouvons dire qu'un peuple est synonyme de Dasein. Un peuple n'existe pas en tant que totalité d'individus (ce serait l'explication libérale d'un peuple), ni en tant que classe (ce serait la justification communiste), ni en tant que nation politique, encore moins en tant que race (ce serait la définition politique ou biologique d'un peuple), mais en tant que sujet autonome de l'histoire, passant par sa présence dans le monde de l'être.
Ceci est vraiment difficile à comprendre d'emblée, et je suggère à ceux qui le souhaitent de se familiariser avec les œuvres de Heidegger, et surtout avec Sein und Zeit, mieux encore, en version originale, en allemand, car, malheureusement, ce livre n'est pas traduit correctement en russe.
A.Z. : Et puis lisez votre "Quatrième théorie politique" (4TP). Comment la décririez-vous pour le lecteur non initié ?
A.D. : La 4TP est axée sur le caractère sacré de l'être historique, d'un peuple dans son ensemble, et de la mission spirituelle-intellectuelle de l'homme dans le monde. Le plus proche correspond aux idées du Père Sergius Bulgakov, sa "philosophie de l'économie" construite comme un projet de transformation de l'activité économique en une liturgie toute nationale, une transfiguration du monde par la Sophia.
A.Z. : La "liturgie nationale" semble une terminologie sublime. Mais quelle est la base économique de la 4TP ?
A.D. : Le célèbre économiste russe Alexandre Galushka, auteur du livre Le cristal de la croissance, a développé, à mon avis, un modèle d'économie efficace et utile à l'opposé des trois idéologies politiques : libérale, communiste et nationaliste. Galushka voit la solution au principal problème économique - en termes libéraux, l'inflation - dans la création d'un système financier à deux circuits. L'argent du "premier circuit" est de l'argent ordinaire ; le "second circuit" est constitué d'argent utilisé pour la construction stratégique, les projets à grande échelle, la défense et la création d'une infrastructure puissante. Cet argent n'entre pas sur le marché. La création de ce "second circuit", réservé aux projets stratégiques, a également été perçue par Galushka dans les réformes de Franklin D. Roosevelt (basées sur Keynes), et dans l'Allemagne nazie dans la stratégie de Hjalmar Schacht, et sous Staline. Galushka a trouvé l'expression la plus compacte de cette stratégie chez l'économiste russo-allemand du début du 20ème siècle, Franz Ballod. Chaque fois que le modèle à deux boucles est accepté par la société, il y a une percée puissante dans le développement de l'État. Et ceci est complètement indépendant du libéralisme, du communisme ou du fascisme. Il ne s'agit pas de ces idéologies, il s'agit d'autre chose. Plus précisément, une combinaison de l'État et du peuple, du plan et de la libre entreprise.
En acceptant sa proposition, je suis prêt à reconnaître l'approche de Galushka comme l'expression d'une "Quatrième théorie économique", idéalement adaptée à la Russie, où nous avons aujourd'hui un libéralisme complètement épuisé, des tentatives sporadiques d'étatisation, la nostalgie du socialisme et... tout. Et nous devons passer à autre chose.
A.Z. : Mais quand même, les libéraux ont la bourgeoisie, les communistes s'appuient sur la classe ouvrière et les fascistes s'appuient sur les grandes entreprises d'une manière ou d'une autre. Et qui va mettre en œuvre votre idée et l'approche que Galushka suggère ?
A.D. : Le peuple ! En réfléchissant à la façon dont nous devrions comprendre ce qu'est le peuple, je me tournerais vers un rite séculaire subtil qui a été établi il y a quelques années - le Régiment Immortel. Une nation, c'est à la fois les ancêtres et les descendants, tous ceux qui composent la communauté invisible des morts concrets et des vivants concrets. À propos, les anciens Slaves organisaient un rite appelé "Jour du nom de la Terre" au début du mois de mai, le jour de la Saint-Georges et aux dates connexes. C'était le moment où les vivants et les morts étaient unis, mais c'est ce qui façonne la nation. Si nous avons besoin d'une description phénologique d'une nation, c'est ce que nous ressentons lorsque nous marchons tous ensemble avec les portraits de nos morts, nos héros du Régiment Immortel. Et peu importe qui vous êtes - un président, un patriarche ou un travailleur invité : nous avons tous eu des ancêtres qui ont combattu pour notre patrie, et chacun s'en souvient. La présence des morts devient tangible à travers les vivants, et les vivants découvrent la présence de la mort et de l'éternité. Ceci est unique. C'est cela, la nation !
Lorsque l'État s'éloigne du peuple, que l'économie se désintègre et que la culture commence à sombrer dans des chimères sans signification, tout cela devra être corrigé par le peuple. Le peuple est le sujet de la 4TP, le peuple en tant que Dasein, en tant que présence pensante dans le monde, dans leur propre patrie vivante, dans le flux de sang et de mémoire qui unit les ancêtres et les descendants.
Bien sûr, si nous étudions Heidegger attentivement, bien d'autres choses nous seront révélées : par exemple, que toute chose est vivante, et que même tout moyen technique doit avoir sa place dans l'être. Les guerriers donnaient des noms à leurs épées, et les paysans aux chevaux et aux vaches. Ainsi, la relation entre l'homme et le monde forme un lien indéfectible. Et le peuple est l'étalon, le sujet vivant, dont nous pouvons faire l'expérience lorsqu'il est plongé dans son élément historique. Il nous explique beaucoup de choses. La philosophie, tout comme la science, l'économie et la politique, doit commencer à se construire à partir de la plus sûre des fondations, à partir d'un peuple concret et de son identité, de ses valeurs traditionnelles, de son être.
A.Z. : A propos des "êtres vivants". De nombreux futuristes sont aujourd'hui extrêmement méfiants vis-à-vis du progrès technologique. Le génie génétique, la cybernétique, disent-ils, peuvent conduire les riches et les puissants - ceux qui ont de l'argent pour se moderniser, pour s'améliorer - à être supérieurs au reste du peuple. Parlerons-nous d'une société où l'inégalité n'est pas seulement sociale, mais aussi, dans une certaine mesure, biologique ?
A.D. : Ces craintes sont justifiées. Nous nous trouvons au seuil de la fin de l'humanité, et c'est le principe de l'individualisme radical qui y a conduit. En libérant l'homme de pratiquement toutes les formes d'identité collective, il l'a en fait vidé de tout contenu - et en fin de compte, de lui-même. Il s'agit là d'un problème idéologique et historique. Comme le libéralisme reste encore la principale matrice de fonctionnement à l'échelle mondiale, le processus de transition vers des pratiques et des technologies posthumanistes est en fait inscrit dans l'inertie de la formation de la civilisation mondiale. On s'achemine vers la modification de la structure biologique de l'homme, le génie génétique, la création de chimères, de cyborgs, qui vont progressivement supplanter les humains. Nous arriverons ainsi à ce que les futurologues appellent la singularité : la fin de l'homme et le transfert du pouvoir à une intelligence artificielle forte. Cette évolution est désormais synonyme de progrès. Quand on dit progrès, on parle de digitalisation, et la digitalisation, c'est le démembrement de toute globalité, c'est la domination du code, et tout cela est associé à un individualisme extrême. C'est le nouveau libéralisme, le "progressisme", dans lequel les vieilles idées sur l'être humain et les contraintes éthiques sont considérées comme quelque chose qui a déjà été dépassé. Par exemple, le réseau neuronal Midjourney est déjà tout à fait capable de générer conventionnellement n'importe quelle idée artistique, intrigue et hallucination. Un autre réseau neuronal, ChatGPT, est déjà capable d'écrire des articles non seulement à égalité avec les journalistes professionnels, mais même mieux qu'eux. En un clic, tout le journalisme sera confié au réseau. Les universités n'enseigneront que la manière d'élaborer un article - mots-clés, conclusions, évaluations. Bientôt, cependant, cela ne sera plus nécessaire non plus. Mais que se passera-t-il ensuite ?
Une autre chose est que l'intelligence artificielle, qui commence à dominer de plus en plus, ne se soucie pas de savoir si vous êtes riche ou pauvre, progressiste ou conservateur. Pour l'instant, elle est programmée par l'oligarchie mondiale et les stratèges militaires de l'OTAN. Mais ce n'est que temporaire. C'est plus important que les plans des globalistes comme Schwab et Soros pour subjuguer l'humanité avec les nouvelles technologies. Après tout, le gouvernement mondial peut à un moment donné devenir une victime de l'intelligence artificielle, et le sort de la technologie déchaînée peut faire tomber dans l'abîme également ceux qui pensent naïvement en être le maître. Ainsi, non seulement les masses opprimées passives, mais les globalistes eux-mêmes pourraient devenir des victimes. Il n'est pas certain qu'un jour, un pirate informatique, un pauvre mendiant qui a accédé au Net n'en effacera pas la conscience d'Abramovich ou de Schwab. Ou bien le Net lui-même estimera que ces crapules arrogantes qui s'attribuent le droit de diriger l'humanité sont loin de leurs propres normes et valeurs et suivent deux poids deux mesures. Et le neuro-réseau fera sauter Soros juste au nom d'une "société ouverte", parce que pour certains elle est "plus ouverte" que pour d'autres. Vous pouvez le cacher aux humains, mais vous ne pouvez pas le cacher à l'intelligence artificielle.
Nous n'avons pas simplement affaire à une conspiration de mauvaises personnes contre de bonnes personnes, mais à la logique du choix de principe que la société occidentale a fait à l'aube même des temps modernes. Le choix en faveur de la technologie pure, qui signifie aliénation, oubli. Cette décision philosophique fondamentale a été prise il y a environ 500 ans en Europe occidentale, puis s'est rapidement répandue dans le monde entier, pour finalement aboutir là où nous sommes aujourd'hui.
Je porte une attention toute particulière au fait que presque toutes les images de science-fiction du 19ème siècle ont été réalisées au 20ème siècle, car la fantaisie - est en un sens une projection de l'avenir. Ainsi, en Occident, des motifs post-humanistes sont déjà délibérément introduits. Il y a des militants des droits de l'homme qui demandent le droit de vote pour l'aspirateur (théorie du "parlement des choses" de Bruno Latour) ou la guêpe (écologistes italiens). Le transfert de certains éléments de l'existence humaine à des sujets non humains, alors que l'humanité elle-même devient de plus en plus mécaniste et prévisible, aura pour conséquence que l'humain et le non humain se mélangeront jusqu'à devenir inséparables. Et il est possible qu'à un moment donné, l'intelligence artificielle décide que l'espèce humaine est obsolète, redondante et trop toxique. Sans elle, le monde sera beaucoup plus propre et plus ordonné... Qui sait quand cela arrivera ?
A.Z. : Une dernière question : Alexandre Douguine, comment voyez-vous votre rôle dans la Russie contemporaine ?
A.D. : Oh, je ne sais pas. Je suis juste un fils de mon peuple, rien de plus. Pour moi, la Russie est une valeur absolue. Mon peuple est le moi le plus élevé que je puisse imaginer. Je sers mon peuple, ma patrie, mon histoire, ma culture et mon Église du mieux que je peux. Je pense que ce n'est pas suffisant, alors j'évalue mon rôle très modestement.
Nous tenons à remercier Evgeny Tsybizov, co-président du Conseil mondial du peuple russe, responsable de l'ONG Tsargrad, pour son aide dans l'organisation de cette interview.
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- l'unicité du savoir ....vu par un scientifique Edward 0. Wilson ... la CONSILIENCE ......
............. https://www.homocoques.com/d0212.7_Wilson.htm
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