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https://www.liberation.fr/france/2017/10/16/le-binge-drinking-se-porte-bien-pas-la-sante_1603447/

 

par Eric Favereau

publié le 16 octobre 2017 à 17h54
 

On n’y prête plus guère d’attention, comme habitués à cette nouvelle pratique : le «binge drinking» ou biture express, qui consiste à consommer très vite une très grande quantité d’alcool à la fois. On dirait même que cette pratique est entrée dans les mœurs. Aux Etats-Unis, on estime qu’environ 90% de l’alcool consommé par les jeunes de moins de 21 ans est bu lors de défonces éthyliques. En France, c’est presque devenu une obligation.

«Entre 13 et 25 ans, il faut passer aujourd'hui de façon quasi incontournable par ce rituel», écrivent le professeur Amine Benyamina, chef du service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse près de Paris, et la journaliste Marie-Pierre Samitier, dans un livre qui se veut un cri d'alarme (1

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https://www.lefigaro.fr/faits-divers/viol-en-pleine-rue-a-nancy-un-homme-deja-condamne-pour-meurtre-mis-en-examen-20220505

 

Après le viol d'une jeune femme de 22 ans, un suspect de 37 ans a été placé en détention provisoire mercredi 4 mai.

 

Un homme de 37 ans, Nicolas A., a été mis en examen mercredi 4 mai pour «viol sous la menace d'une arme et menaces de mort réitérées», a appris Le Figaro par le parquet de Nancy, confirmant une information de L'Est Républicain . Le suspect a été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.

 

Les faits ont eu lieu mercredi 27 avril aux alentours de 22h30. Une jeune femme de 22 ans rentre chez elle après sa journée de travail. À l'approche du pont de Malzéville (Meurthe-et-Moselle), qui relie la commune de Malzéville à Nancy, un individu l'entraîne à l'abri des regards et la viole sous la menace d'un couteau. Avant de partir, l'agresseur menace de la tuer ainsi que sa famille si elle porte plainte.

Des analyses génétiques sont rapidement ordonnées. Dès le lundi 2 mai, un ADN masculin est découvert sur l'écharpe de la victime et sur les prélèvements effectués lors de l'examen médico-légal. «Cet ADN correspondait à celui d'un homme déjà enregistré au FNAEG (fichier national automatisé des empreintes génétiques, NDLR)», indique au Figaro François Pérain, procureur de la République de Nancy.

Il s'agit de Nicolas A., 37 ans, jardinier auprès d'une association d'insertion. Interpellé lundi 2 mai en début de soirée à Nancy, à proximité de son domicile, le suspect nie dans un premier temps les faits : il n'explique pas la présence de son ADN sur l'écharpe de la victime. Puis, confronté aux résultats des prélèvements médico-légaux, il indique n'avoir aucun souvenir des faits mais «regretter ce qu'il s'est passé avec cette demoiselle».

Un individu condamné pour meurtre en 2010

Nicolas A. est déjà connu de la justice. En mai 2010, il a été condamné par la cour d'assises du Nord à 20 ans de réclusion criminelle pour «des faits de meurtre ayant pour objet la préparation d'un délit», indique le parquet de Nancy. Il avait poignardé à 82 reprises une femme de 79 ans, alitée, alors qu'il cambriolait son domicile à Bourbourg, près de Dunkerque, détaille L'Est Républicain.

Le 15 décembre 2020, il avait bénéficié d'un placement extérieur en quartier de semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle alors qu'il était incarcéré à la prison de Nancy-Maxéville. Une double expertise psychiatrique avait en effet pointé «un risque de récidive pas avéré» tandis qu'une évaluation du centre national d'évaluation pointait «un risque de récidive faible» tout en notant «l'existence de plusieurs facteurs de réinsertion». L'administration pénitentiaire avait de son côté souligné «un parcours pénitentiaire sans aucune difficulté».

Après une année de placement probatoire, pendant laquelle toutes les obligations - notamment de soins - imposées par la justice avaient été respectées, Nicolas A. avait bénéficié d'une libération conditionnelle le 15 décembre 2021. Sa fin de peine était fixée au 27 novembre 2023 grâce aux réductions de peines dont il avait pu bénéficier.

 
 
 

 

 

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https://www.lefigaro.fr/flash-actu/avortement-la-cour-supreme-americaine-tentee-de-revenir-sur-l-arret-roe-vs-wade-20220503

 

 

 

Image illustrative de l’article Cour suprême des États-Unis
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Selon le journal Politico, qui s'appuie sur une fuite inédite de documents, la plus haute institution judiciaire des États-Unis s'apprêterait à annuler l'arrêt historique de 1973 qui garantit ce droit.

La Cour suprême des États-Unis s'apprête à annuler l'arrêt historique de 1973 dans lequel elle a reconnu le droit à l'avortement, assure lundi 2 mai le journal Politico, qui s'appuie sur une fuite inédite de documents.

Le quotidien dit s'être procuré l'avant-projet d'une décision majoritaire rédigé par le juge conservateur Samuel Alito et daté du 10 février, qui doit encore faire l'objet de négociations jusqu'à sa publication avant le 30 juin. L'arrêt Roe v. Wade qui, il y a près d'un demi-siècle, a estimé que la Constitution américaine protégeait le droit des femmes à avorter, était «totalement infondé dès le début», est-il écrit dans cette proposition de texte. «Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé», ajoute Samuel Alito, pour qui le droit à l'avortement «n'est protégé par aucune disposition de la Constitution».

«Scandaleux, sans précédent, mais pas final»

Si cette conclusion est bien retenue par la Haute cour, les États-Unis reviendront à la situation en vigueur avant 1973 quand chaque État était libre d'interdire ou d'autoriser les avortements. Compte tenu des importantes fractures géographiques et politiques sur le sujet, une moitié des États, surtout dans le sud et le centre conservateurs, devraient rapidement bannir la procédure sur leur sol. «Soyons clairs: c'est un avant-projet. Il est scandaleux, sans précédent mais pas final: l'avortement reste votre droit et est encore légal», a twitté l'organisation Planned Parenthood, qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des avortements.

La Cour suprême a été profondément remaniée par Donald Trump qui, en cinq ans, y a fait entrer trois magistrats, solidifiant sa majorité conservatrice (six juges sur neuf). Depuis septembre, cette nouvelle Cour a envoyé plusieurs signaux favorables aux opposants à l'avortement. Elle a d'abord refusé d'empêcher l'entrée en vigueur d'une loi du Texas qui limite le droit à avorter aux six premières semaines de grossesse contre deux trimestres dans le cadre légal actuel. Lors de l'examen en décembre d'une loi du Mississippi, qui questionnait aussi le délai légal pour avorter, une majorité de ses magistrats ont clairement laissé entendre qu'ils étaient prêts à grignoter voire à tout bonnement annuler Roe v. Wade.

Le document présenté par Politico porte sur ce dossier. Sa publication constitue une fuite rarissime pour la Cour suprême, où le secret des délibérations n'a quasiment jamais été violé.

Sans attendre la décision officielle, la classe politique a vivement réagi à l'article de Politico. Plusieurs élus démocrates ont estimé qu'il confirmait «l'urgence» d'inscrire le droit à l'avortement dans la loi. «Nous devons protéger le droit à choisir et inscrire Roe V. Wade dans la loi», a notamment tweeté la sénatrice Amy Klobuchar. Une proposition en ce sens a été adoptée à la Chambre des représentants mais est enlisée au Sénat à cause de la féroce opposition des républicains. Ces derniers ont au contraire salué une victoire annoncée. «C'est la meilleure et la plus importante nouvelle de notre vie», a commenté la représentante Marjorie Taylor Green, alors que son confère Josh Hawley appelait la Cour à publier «dès maintenant» son arrêt.

Une poignée de défenseurs du droit à l'avortement se sont réunis spontanément dans la soirée devant le temple de marbre blanc qui abrite la Cour suprême à Washington.


http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/04/30/l-otan-et-la-manipulation-politique-de-la-jeunesse-occidentale.html

 

Par Marcelo Ramirez*

Source : https://noticiasholisticas.com.ar/la-otan-y-la-manipulacion-politica-de-las-juventudes-de-occidente-por-marcelo-ramirez/

Deux mois après le début de l'opération spéciale de la Russie en Ukraine, nous commençons à voir de quoi il retourne vraiment. Le combat sous-jacent concerne en réalité l'OTAN contre la Russie, un différend qui se déroule à plusieurs niveaux qui vont au-delà du niveau militaire.

Il existe deux axes principaux que l'on pourrait sans peine qualifier de guerre hybride: l'axe militaire et l'axe économique/financier.

L'aspect économique est présenté dans les médias occidentaux comme une réponse dévastatrice contre l'économie russe qui détruira son fonctionnement et ramènera le pays eurasien des décennies en arrière.

Joe Biden, le flamboyant président américain qui suscite des doutes quant à sa clarté mentale pour évoluer dans un monde aussi dangereux, a déclaré sans ambages que le rouble allait être réduit à néant lorsqu'il a annoncé de nouvelles séries de sanctions contre la Russie.

Le 31 décembre 2021, le rouble s'échangeait à 0,01332 cents US par unité alors que la crise existait mais que l'on ne craignait pas encore la guerre. Le 24 février, lorsque l'action armée a commencé, il est tombé à 0,01187, le 9 mars, il a enregistré son prix le plus bas jamais atteint au milieu de prédictions sinistres sur l'avenir de la Russie et sur "l'erreur" de Poutine d'avoir fait un faux pas en permettant à "la communauté internationale", c'est-à-dire les États-Unis, l'UE, le Canada, l'Australie et le Japon, ainsi que quelques autres États mineurs, de prendre les devants pour déclencher une tempête de sanctions qui feront tomber le gouvernement russe, déjà, selon la presse occidentale, discrédité aux yeux de ses citoyens.

Mais à partir de ce moment-là, la Russie a commencé à montrer non seulement que le leadership de Poutine était toujours intact, progressant de 10 points pour atteindre 79 % des Russes - en contraste frappant avec les pourcentages pitoyables du dirigeant occidental moyen - mais aussi à montrer des signes que son économie était prête à affronter les sanctions.

Non seulement la Russie a commencé à démontrer que sa production d'énergie, de minerais et d'autres matières premières était indispensable à l'Occident, mais elle a planifié un système de compensation bancaire international pour remplacer SWIFT et, dans un geste impensable, Poutine a annoncé à qui voulait l'entendre que son pays n'accepterait plus les dollars ou les euros des pays hostiles et exigerait des roubles pour son énergie, et que cela pourrait être étendu à d'autres types de production.

Le résultat a été une inversion de la courbe descendante du rouble, et le rouble a commencé à se redresser pour atteindre des valeurs qui dépassent maintenant celles d'avant la crise ukrainienne, à des niveaux similaires à ceux de la fin de 2021.

Le résultat de ces politiques a montré que la Russie dispose d'un plan stratégique économique/financier efficace avec des touches originales qui menacent aujourd'hui quelque chose que beaucoup pensaient impossible, à savoir que le dollar perdra son statut de monnaie de réserve et d'échange internationale, compromettant ainsi les fondements de la puissance américaine.

La vulnérabilité attendue ne se trouvait pas chez les sanctionnés mais chez les sanctionneurs, comme l'UE, qui a commencé à connaître des fissures internes car tous les pays ne sont pas d'accord avec les sanctions et certains d'entre eux se sont rebellés en rejetant l'imposition des sanctions en n'utilisant pas de roubles.

L'Allemagne soutient formellement ces mesures, mais ses organisations intermédiaires, économiques et politiques avertissent déjà publiquement que cela conduira à une catastrophe pire que celle vécue avec la paralysie due au Covid 19. Le risque ne sera pas seulement qu'il n'y ait pas de chauffage pour l'hiver prochain, mais aussi que la production industrielle devienne non viable, paralysée par les coûts énergétiques, et que la société perde une grande partie de ses emplois.

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Si ce tableau n'est pas assez inquiétant, nous pouvons y ajouter le coût des denrées alimentaires, qui, avec l'énergie, entraînera une hausse des taux d'inflation plus typique de l'Argentine en difficulté que de l'Europe autrefois puissante.

Une image grave qui compromet le leadership européen en général, alors que ces conséquences commencent à avoir un impact féroce sur la société et que les protestations sociales se multiplient devant des citoyens qui ne se contentent plus de blâmer Poutine pour tout et qui commencent à se demander pourquoi ils ont dû abandonner leur vie autrefois confortable et sombrer dans un niveau de pauvreté du tiers monde auquel ils ne sont pas habitués.

Si cela semble en soi quelque chose qui devrait tirer la sonnette d'alarme, il y a d'autres questions en jeu qui pourraient faire de cette situation le moindre des problèmes, et c'est le front militaire.

La presse, et certaines chaînes militaires spécialisées sur les réseaux, toutes largement contrôlées par l'OTAN, ne se lassent pas de répéter que Poutine, comme pour la question économique/financière, a fait une nouvelle bourde sur le plan militaire en entrant en Ukraine avec ses troupes.

Les nouvelles se multiplient: la Russie subit d'énormes pertes humaines et matérielles, fait preuve de maladresse dans ses stratégies, ne parvient pas à mettre en place des tactiques efficaces, doit se retirer de Kiev vaincue, les Ukrainiens ont une capacité de résistance étonnante, et un etcetera sans fin de raisons pour lesquelles on conclut que la Russie a une armée du "tiers-monde" qui ne pourrait pas résister à la puissance de l'OTAN plus de quelques heures.

Ils expliquent sans ambages qu'au désastre de la Russie s'ajoute le "réveil d'un géant endormi" comme l'Allemagne et que le résultat se traduit par des déclarations de responsables qui investissent énormément dans l'avenir.

Tout d'abord, l'Allemagne est dans un état de quasi-impuissance où elle ne dispose pas d'une force aérienne dotée de capacités opérationnelles à moitié sérieuses, de matériel obsolète, d'une production coûteuse et surtout d'un personnel militaire plus soucieux de montrer son bronzage et de faire respecter ses droits individuels que de descendre dans la boue pour combattre les Tchétchènes. Il faudra des années pour inverser ce cours et un changement de priorités politiques par rapport à une succession de gouvernements plus préoccupés par les droits des minorités que par le fait d'avoir une armée en bonne santé.

La vocation pacifiste que l'on pourrait présupposer pour s'exonérer de toute responsabilité se dilue lorsqu'ils envoient des armes en multipliant les menaces, ajoutant de l'huile sur le feu de la guerre.

L'Allemagne est le symbole d'une Europe décadente qui est aujourd'hui impuissante, face à l'abîme à cause d'un leadership servile au pouvoir atlantiste, qui n'est plus mondialiste parce que le mondialisme est mortellement blessé. Menacée par une crise économique aux proportions bibliques, Berlin non seulement ne prend pas de mesures pour écarter cette menace, mais l'aggrave et ajoute un défi ouvert à une puissance comme la Russie.

La Russie, soyons clairs sur ce point, a réussi en quelques heures à mettre hors d'état de nuire une armée de 350.000 hommes entraînée et équipée par l'OTAN pendant huit ans, qui dispose aujourd'hui du soutien de milliers de mercenaires, de troupes spéciales camouflées en volontaires et de toutes sortes d'informations tactiques pour les opérations sur le théâtre du conflit.

S'il y a le moindre doute, c'est Moscou qui décide quand et où se battre, qui a pris le contrôle de grandes villes, qui a réduit l'armée ukrainienne à une guérilla se cachant parmi les civils, qui a capturé des troupes étrangères et éliminé des centaines de mercenaires, en envoyant de nombreux autres en fuite. Sans vergogne, les chaînes spécialisées qui alimentent en informations de nombreux "spécialistes" des affaires internationales et de vulgaires journalistes qui insistent sur le fait que la Russie est plongée dans un désastre militaire, sont incapables de comprendre, ou peut-être d'accepter, que les techniques de Maskirov ont été utilisées par l'armée ukrainienne dans le passé, que la technique maskirovka (technique de tromperie sur les actions réelles), dont on parle beaucoup, signifie que la Russie n'a jamais eu l'intention de prendre les grandes villes comme Kiev mais qu'il s'agissait d'un moyen d'empêcher de plus grandes concentrations dans la région du Donbass, dans laquelle une nouvelle offensive russe pour libérer ces régions russophones va avoir lieu.

Les "spécialistes" occidentaux insistent sur leurs théories des catastrophes russes, prouvant ainsi que leur intention n'a jamais été de travailler sur la vérité de manière professionnelle, mais qu'ils sont de simples outils de l'OTAN dans la guerre de l'information.

C'est d'autant plus important que l'escalade de l'action militaire commence à menacer sérieusement la guerre nucléaire, créant un faux sentiment d'efficacité des troupes de l'OTAN et d'inefficacité de la Russie.

La Russie n'a utilisé que 7% de ses capacités réelles, ne montrant que certaines de ses armes révolutionnaires telles que le Kalibr, l'Iskander ou les missiles hypersoniques Kinzhal utilisés pour frapper des cibles spécifiques dans toute l'Ukraine. Moscou démontre ainsi que pratiquement personne en Europe n'est hors de sa portée et que, si nécessaire, elle pourrait détruire les nations européennes qui s'opposent à elle et deviennent une menace.

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Le nouvel essai du missile Sarmat est un message pour Washington: ce missile de nouvelle génération, qui n'a pas d'équivalent en Occident, peut détruire un pays de la taille de la France et est presque impossible à arrêter en raison de sa manœuvrabilité. S'il est équipé de planeurs hypersoniques Avangard, l'Occident ne peut qu'assister à la destruction de ses capitales ou de cibles choisies par la Russie.

Cette puissance apocalyptique que possèdent les forces stratégiques russes - et nous n'avons mentionné que quelques cas, mais il y en a beaucoup d'autres, comme le drone maritime Poseidon qui peut transporter une ogive de 100 mégatonnes, dont l'explosion pourrait anéantir une ville côtière avec des vagues de 500 mètres de haut ou couler une flotte menée par un porte-avions - n'est qu'un exemple de plus du risque que représente la politique de l'OTAN.

Le plus étonnant, ce sont les sociétés européennes qui vivent dans l'ignorance la plus totale de ce que leur réserve l'avenir immédiat. Si leurs élites politiques continuent dans cette voie, elles verront leur niveau de vie réduit à ce qu'était la vie de leurs grands-parents après la guerre. S'ils ont de la chance et que leurs dirigeants reviennent à la raison au sujet de la guerre et laissent l'expansion des frontières de la Russie tranquille, ils ont un espoir, sinon leurs beaux jours seront finis en quelques minutes.

La grande question, vu qu'en France c'est le clownesque Macron, un personnage étrange qui, de par son activité politique antérieure, a décroché la présidence française et qui a montré des signes d'arrogance et d'incapacité, qui l'emporte une fois de plus, est de savoir comment il est possible qu'il ait été réélu.

Nous ne devrions pas être surpris lorsque Boris Johnson sera à la tête du Royaume-Uni ou Joe Biden des États-Unis. Certains de ces personnages hauts en couleur, d'autres souffrant de graves déficiences cognitives, tiennent le destin du monde entre leurs mains et ne semblent pas comprendre que la Russie ne peut plus reculer, qu'elle est acculée mais qu'elle a plus de pouvoir que leur propre pays.

Ils feraient bien de se demander pourquoi la Chine, qui est tout aussi menacée, soutiendrait l'Occident dans un conflit qui se retournerait ensuite contre elle.

La Russie n'est pas seule: elle a le soutien de nombreux pays comme l'Inde, qui ignore les pressions occidentales; la Turquie, membre de l'OTAN, a une attitude très prudente et s'oppose non seulement aux sanctions mais veut aussi entrer sur le marché russe; Israël lui-même, insoupçonné d'être hostile à l'Occident, Tel Aviv vient d'ajouter d'autres devises à son panier de réserves en plus de l'euro, du dollar et de la livre, et a ajouté le yuan dans une première étape de réajustement à ce qu'elle perçoit comme une nouvelle réalité mondiale dans laquelle elle devra évoluer.

Dans ce contexte, les sociétés occidentales sont narcotisées et ne réagissent pas.

Avec des perspectives de faim, de chômage et de guerre, il y a peu de protestations dans cet hémisphère contre ce que font les gouvernements. Les raisons sont peut-être à chercher dans une génération qui se retire de la vie, qui a connu un progrès matériel constant et qui a vendu son âme au diable en acceptant la destruction de sa propre identité culturelle en échange de la prospérité.

Les personnes âgées en Occident sont soumises à un bombardement médiatique qui, combiné au confort et à la résignation de l'âge, ne semblent pas comprendre grand-chose à ce qui se passe et, si elles le comprennent, elles ne sont plus en mesure d'organiser des manifestations de rue et d'affronter la police comme elles le faisaient dans les décennies précédentes.

Nous ne devrions certainement pas être surpris que ce soit le cas, après tout, leur cycle historique est terminé et les jeunes, avec leur avidité naturelle à tester les limites, à rechercher de nouvelles expériences et leur désir inné de justice, sont ceux qui devraient prendre le relais et freiner le délire de leurs conducteurs.

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Cependant, cela ne se produit pas. Les jeunes naissent dans un environnement où le matérialisme, l'hédonisme et l'individualisme sont favorisés. Leurs idées se réduisent donc à vivre le plus confortablement possible, en profitant des plaisirs les plus immédiats et dans la solitude ; il n'y a pas d'idées fermes d'engagement envers la communauté, la nation ou les idées supérieures de transcendance.

Ainsi formés, leur quotidien, lorsqu'ils sont issus des classes moyennes ou aisées, est de prendre du bon temps, et comme la vie a besoin de stimuli et d'une alternance naturelle entre désirs et réalités, ces jeunes font appel comme éléments à des sujets mineurs comme la musique, l'alcool ou la drogue. Rien d'étonnant à ce que la CIA ait fait la promotion du sexe, de la drogue et du rock&roll dans les années 60 par le biais du hippisme et d'autres idéologies.

Leurs idéaux révolutionnaires ne visent plus à socialiser les moyens de production, mais à satisfaire les désirs de petites minorités radicalisées sur des questions secondaires et souvent néfastes, mais qui servent un double objectif, en canalisant ceux qui ont encore un peu de rébellion vers des questions qui ne compromettent pas les véritables pouvoirs ou leurs structures.

La stratégie même du pouvoir a été d'inculquer une idée d'immédiateté et de manque d'engagement, en considérant que tout doit être "amusant", mais pas de manière saine, mais comme une sorte d'évasion des vrais problèmes, les "bonnes vibrations" sont la prémisse maximale et donc toute personne porteuse de nouvelles inquiétantes est quelqu'un qui "a de mauvaises vibrations" et doit être isolée.

Étant ensuite dans une société qui encourage la passivité, qui considère les choses profondes comme ennuyeuses, qui pense en 144 caractères, la réflexion et la critique s'éteignent progressivement. Ce processus conduit à la réalité que nous voyons aujourd'hui, une majorité sociale qui est inconsciente de ce qui se passe dans le monde, qui donne au mieux une opinion légère sur des questions qu'elle ne comprend pas et qui valorise sa propre volonté comme quelque chose sans limites.

Lorsqu'il s'agit de l'Ukraine, leur univers se réduit à des Russes autoritaires parce qu'ils n'acceptent pas les idées minoritaires à la mode et sont des traditionalistes, qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent sans comprendre les nuances et la sécurité internationale, et sont finalement très faciles à manipuler pour la propagande de l'OTAN.

Si une personne comme Marine Le Pen suggère que nous devrions repenser à rester dans cette UE, ou à ne pas acheter de gaz russe en expliquant les conséquences pour l'ensemble, la réponse est qu'elle est une fasciste. Il est inutile de leur expliquer que c'est Macron qui soutient les vrais néo-nazis, ils ne découvrent jamais ce qui se passe réellement car cela ne peut être expliqué en 144 caractères et il y a des priorités pour être informé en profondeur. L'immédiateté et l'idée du plaisir comme seule chose qui fait l'homme leur servent de pierre d'achoppement pour développer leurs propres critères.

Dans une société où ceux qui ont certaines expériences sont fatigués et méprisés parce que seul le jeune novice est à valoriser plutôt que la sagesse que procurent les années, il est simple de manipuler des jeunes qui ne connaissent pas d'histoire et qui sont vulnérables à ces trois sensations de base: l'attachement au matérialisme, l'hédonisme profond et le fait de ne penser qu'à soi, un individualisme qui se transforme rapidement en égoïsme malgré une patine de solidarité qui marque comme scandaleuse la fin de certains mots.

Il existe une profonde ignorance de ce qui se passe réellement dans le monde, mais celle-ci, et c'est ce qui la rend plus dangereuse, s'accompagne d'un désintérêt, de pensées banales, d'un manque de spiritualité ou de toute idée que quelque chose est transcendant.

Ne penser qu'au présent finit par être synonyme de ces jeunes gens incapables de réagir au danger qui plane au-dessus de leurs têtes, la fluidité et le détachement consommant leurs actions.

Il n'est donc pas étonnant qu'ils soutiennent la "lutte contre le réchauffement climatique" et appellent à la fermeture des centrales à charbon et à gaz, tandis que leurs politiciens mènent ce même pays à la destruction parce qu'ils refusent que la Russie soit garantie de ne pas être attaquée.

Comment est-il possible qu'il y ait un défilé de "fierté" gay avec des dizaines ou des centaines de milliers de personnes ou que le féminisme continue à prétendre que le problème de l'humanité est l'oppression des femmes et la nécessité d'intégrer le genre dans les gouvernements, alors que les menaces d'une guerre nucléaire qui exterminera des milliards de personnes deviennent une réalité ?

Elle est le résultat naturel de tout ce qui précède, l'ignorance, l'égoïsme, le vide, l'indifférence. Pour ces jeunes, la rébellion consiste à devenir végétalien parce que les animaux sont égaux aux personnes, ou parce qu'ils polluent, à croire que les enfants annulent une femme ou sont des fautes graves parce qu'ils augmentent l'empreinte carbone, à penser qu'ils peuvent choisir d'être des hommes, des femmes ou quelque chose de non spécifique selon leur volonté et une énorme liste de questions similaires.

Pendant ce temps, l'atlantisme s'achemine vers la destruction du monde tel que nous le connaissons et se redéfinit selon un autre modèle qui leur garantit de conserver leurs positions dominantes.

La situation est donc très grave lorsque l'incompétence, l'ignorance et la mauvaise foi se conjuguent chez les dirigeants occidentaux et que ceux qui devraient faire contrepoids ont été aliénés par ce même pouvoir pour les diriger comme des moutons obéissants qui n'ont même pas conscience de ce qu'ils sont.

Ils ont fait en sorte que les esclaves mettent leurs fières chaînes, et ils réprimandent, "annulent" en termes d'aujourd'hui, ceux qui leur crient qu'ils sont des esclaves poussés à la destruction. Ne pas jeter de "mauvaises ondes" sera sûrement leur dernière réponse s'ils aperçoivent le champignon atomique avant qu'il ne s'éteigne.

*Marcelo Ramirez est un analyste géopolitique. Directeur d'AsiaTV.

 

22:14 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan,

 

https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2022/05/01/judaisme-emile-et-myriam-ackermann-rabbins-en-tandem-pour-une-orthodoxie-moderne_6124326_6038514.html

 

Judaïsme : Emile et Myriam Ackermann, rabbins en tandem pour une orthodoxie moderne

Couple de jeunes Français, formés aux Etats-Unis, Emile et Myriam Ackermann seront bientôt les premiers rabbins du courant dit orthodoxe moderne en France. Ernergiques et charismatiques, ils entendent démocratiser l’étude juive, notamment en direction des femmes.

Par

Publié aujourd’hui 01.05.22 par le Monde

Un soir de shabbat en 2017, Myriam Sommer, 21 ans, future professeure d’anglais, croise Emile Ackermann, le même âge, futur avocat, à la synagogue de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Cinq ans plus tard, Emile et Myriam se sont mariés, leur fille Elise est née, et les deux seront rabbins ensemble. Ce ministère de couple est unique dans le judaïsme français orthodoxe, c’est-à-dire pratiquant et conservateur ; et ni l’un ni l’autre ne s’étaient projetés dans cette profession avant de se rencontrer ce fameux soir.

« Entre nous deux, ça fuse. Le tandem, c’est notre marque de fabrique, nous aimons transmettre la culture du débat », reconnaît Emile Ackermann, 26 ans, en regardant avec admiration son épouse assise en face de lui dans leur petit salon parisien. Le couple souhaite incarner un judaïsme à la fois conservateur et moderne, où, selon eux, « la liberté de penser est expérimentée ».

Ensemble, sur leur chaîne YouTube, ils abordent des questions comme « Le consentement est-il une valeur juive ? », « Peut-on être juif et vegan ? » ou « D’où vient l’interdit de se marier avec une personne non juive ? » Tous les jours, Myriam produit et anime le podcast Daf Yummy, où elle commente pendant un quart d’heure le passage du jour du Talmud, tout en valorisant des références érudites à la littérature contemporaine et profane. « Cette tradition intellectuelle à laquelle nous nous rattachons, remarque-t-elle, est propre à l’orthodoxie dite moderne, là où l’orthodoxie dite traditionnelle valorise moins les références extérieures et pense que la Torah se suffit à elle-même. »

« Sorbonnards » ou « rabbins du futur » ?

Les Ackermann prient trois fois par jour et célèbrent le shabbat. Myriam cache ses cheveux et alterne entre le port de la perruque et du béret afin de se conformer aux exigences de la Loi juive concernant les femmes mariées. Elégant et pétillant, le couple s’affiche volontiers, lui avec un large chapeau noir, elle avec des robes chastes aux cols serrés. « En France, précise Emile, le courant de l’orthodoxie moderne répond à un besoin d’une partie de la communauté juive, notamment en ouverture sur la société, tout en valorisant une observance assez stricte de la Loi juive. »

Sur les réseaux sociaux, où Emile se montre très actif, leurs détracteurs au sein de la communauté juive raillent leur jeunesse, leur hâte à fonder une communauté en France ou bien leur profil de « sorbonnards » désireux d’enseigner à des jeunes croyants surdiplômés. Sont-ils les « rabbins du futur » pour la génération des 25-35 ans, ou bien l’expression d’une judéité jeune et conservatrice dans une communauté française inquiète de la hausse des crimes antisémites, et marquée par les départs pour Israël ?

Elégant et pétillant, le couple s’affiche volontiers, lui avec un large chapeau noir, elle avec des robes chastes aux cols serrés

Peu de temps après leur mariage, la vocation de rabbin d’Emile éclot lorsque son épouse, le voyant malheureux, alors qu’il bachote ses cours de droit, lui souffle qu’elle le verrait bien rabbin, lui qui aime tant argumenter et transmettre sa foi. « Comme il me voyait bien rabbin lui aussi, explique Myriam, j’ai cherché où nous pourrions nous former ensemble. »

Très répandu aux Etats-Unis, le mouvement de l’orthodoxie moderne autorise les femmes à devenir rabbins et les encourage à approfondir leur intérêt pour les textes sacrés. « A New York, ma yeshiva [école religieuse], Yeshivat Chovevei Torah, et celle de Myriam, Yeshivat Maharat, sont deux yeshivot différentes, précise Emile. L’une pour les femmes, l’autre pour les hommes, mais elles sont dans le même bâtiment. Les femmes suivent un programme intensif avec le même curriculum que les hommes. »

Orthodoxie moderne

Etre rabbine ne serait jamais venu à l’esprit de Myriam avant de rencontrer Emile. « Je n’osais même pas y penser tellement cela me semblait bouleverser les codes de la communauté [orthodoxe]. Je voulais être bien intégrée, je craignais de choquer. » Dans les faits, Myriam deviendra, en juin 2023, la première femme ordonnée rabbine orthodoxe et exerçant en France. Pourtant, elle se destine depuis l’enfance à l’enseignement et ne dérogera pas à son projet, avec le soutien de son époux.

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Enseigner le Talmud et la Loi juive au sein d’Ayeka, la future communauté orthodoxe moderne qu’ils ont fondée ensemble, convient à la jeune normalienne agrégée d’anglais.

En 2022, Ayeka fédère plusieurs programmes dont celui d’un institut de théologie pour femmes : « Kol-Elles ». Une centaine de femmes juives suivent un enseignement, d’habitude réservé aux hommes, sur l’ensemble des textes sacrés du judaïsme. « Leurs profils sont divers, décrit Myriam, cela va de l’orthodoxe classique, en passant par des personnes converties ou en recherche spirituelle. Agées de 25 à 60 ans, elles sont toutes en quête d’un accès plus authentique aux textes de leur tradition. Elles sont diplômées, avec de fortes exigences intellectuelles et professionnelles. Donc, quand elles se retrouvent dans des situations où [dans la communauté juive] on entend les tenir à l’écart des textes, cela jure avec leur expérience. »

« Nous sommes la première institution juive à payer des femmes pour qu’elles étudient au même titre que les hommes »

A la fin de chacune des deux premières sessions intensives, les étudiantes sont invitées à rédiger des articles sur leur sujet de recherche afin d’alimenter une revue, embryon d’une future bibliothèque d’autrices juives. Myriam entend aussi enseigner aux hommes. « Je n’ai pas vocation à parler d’une Torah de femmes pour les femmes, même si enseigner pour les femmes reste ma priorité. »

Certaines étudiantes bénéficient d’une bourse grâce aux différentes subventions privées françaises et américaines dont bénéficie la petite communauté Ayeka. « Nous sommes la première institution juive à payer des femmes pour qu’elles étudient au même titre que les hommes, sourit Emile. Nous prônons cet équilibre entre l’étude et le questionnement, sans rien perdre de notre implication dans la religion. »

« J’apporte plus de questionnements que de réponses »

Les exigences spirituelles de l’orthodoxie classique, Emile Ackermann les connaît par cœur, lui qui a grandi dans une famille de quatre enfants au sein de la communauté strasbourgeoise dont ses parents sont des piliers. « Dans nos échanges avec notre père, nous nous demandions souvent comment inscrire le judaïsme dans la société moderne, se souvient Alice Ackermann, 22 ans, la sœur d’Emile. Il n’y avait aucune pression de nos parents pour qu’il devienne rabbin. »

Pour Alice, l’adhésion de son frère à l’orthodoxie moderne correspond à la réflexion théologique et politique qu’il a creusée avec son épouse depuis leur rencontre. « C’est leur projet, ils se soutiennent. » Membre du bureau national du Planning familial, Alice a, quant à elle, abandonné l’orthodoxie classique, n’y trouvant pas sa place en tant que jeune femme, et se définit aujourd’hui comme « juive non pratiquante ».

Pour Myriam, cette place secondaire réservée aux femmes dans une communauté orthodoxe patriarcale explique, en partie, les désaffections qui grèvent le mouvement à l’échelle mondiale. Dans ce contexte, les Ackermann souhaitent apporter un nouveau souffle à l’orthodoxie française, sans réforme. « Je suis une militante de salon, s’excuserait presque Myriam. J’apporte plus de questionnements que de réponses. »

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La jeune femme puise sa discipline dans son enfance, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), auprès d’un père agnostique d’origine protestante mennonite, et d’une mère adepte de méditation transcendantale et de textes sacrés hindous. « Quand j’étais petite, se rappelle-t-elle, mes parents me disaient que je choisirai la tradition [spirituelle] qui m’intéresse le plus. Avec mon père, j’allais parfois à la messe [catholique], et des éléments de judaïsme m’ont été transmis par ma grand-mère maternelle, comme célébrer Pessah. »

Plus encore que la religion, l’enseignement des femmes par les femmes demeure la tradition familiale. « Mon arrière-grand-mère maternelle se savait ni lire ni écrire, confie Myriam, et ma grand-mère a quitté l’école à 9 ans pour travailler dans une usine à Tunis. Elle a donc mis un point d’honneur à ce que ma mère réussisse le Capes de lettres. Enfant, je voulais être maîtresse d’école. » Le goût pour l’enseignement a donc largement précédé la décision de Myriam de s’inscrire, à l’adolescence, dans le judaïsme.

La voie de l’étude

Le décès brutal de son père, emporté par un cancer, laisse la préadolescente de 12 ans sous le choc. Elle est alors accueillie lors des nombreuses fêtes juives par la famille de son grand-oncle, le rabbin Alexis Blum. « J’ai trouvé une structure et des rituels, constate-t-elle, à un âge où je ne savais pas trop où j’en étais. » Lorsqu’elle rencontre son époux, Myriam se met à l’étude active des textes sacrés et son intention d’enseigner grandit afin d’accueillir celles qui, comme elle, ont soif de se construire dans leur foi juive.

La littérature juive américaine de la seconde moitié du XXe siècle permet aussi à l’étudiante d’approfondir son goût pour l’exégèse, en particulier l’œuvre de l’écrivain Isaac Bashevis Singer (1904-1991), un Juif polonais de langue yiddish, Prix Nobel de littérature en 1978. « Dans cette littérature, analyse Myriam, la judéité est pensée au carrefour de la religion et de la culture. » Singer exploite le folklore ashkénaze et l’exégèse biblique tout en se remémorant la vie engloutie des communautés juives polonaises du début du XXe siècle.

Dans les locaux de leur future communauté parisienne, une « séparation égalitaire » de 1,30 mètre divisera l’assemblée, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre

« Le sujet de ma thèse est le deuil impossible, poursuit Myriam. C’est une manière pour moi de sublimer le travail de deuil de mon père, que je n’ai jamais terminé. Quand j’étais adolescente, les psychologues me disaient que je finirais bien par “le faire” ; or, cette clôture, je ne l’ai jamais expérimentée. » Dans la tradition juive, Myriam trouve des « éléments de sens », comme les commémorations lors des grandes fêtes, où le nom du défunt est mentionné. « Cette réactualisation du souvenir résonne en moi », s’émeut la jeune femme.

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Dans les locaux de leur future communauté parisienne, une « séparation égalitaire » de 1,30 mètre divisera l’assemblée, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. C’est le « minimum légal, assurent-ils, pour ne pas aller au-delà de la Loi ». Lors de l’office, la participation sera collective et, telle une prophétie surgie du livre des Psaumes, tous chanteront d’une même voix.