http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/01/le-visage-feroce-du-goodisme.html

 

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par Umberto Bianchi

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/17953

L'Occident et le monde entier connaissent une menace nouvelle, qui est sans précédent, pire que les divers virus naturels ou sortis d'une éprouvette, pire que toutes les guerres qui se sont déchaînées jusqu'à présent sur notre malheureux globe, pire que toutes les mafias de ce monde, pire encore que la menace tant redoutée du changement climatique... c'est une menace subtile, impalpable, précisément parce qu'elle est couverte et cachée par un récit continu, obsessionnel et monotone.

Et quel sera le nom de cette menace dangereuse et exacerbée ? Et quel est son impact sur notre vie quotidienne ? Il n'y a qu'une seule définition bien adaptée pour en délimiter les contours, c'est le "goodisme" ou, si l'on ne veut pas utiliser ce néologisme anglo-saxon (certes très "tendance"...), on pourrait l'appeler "politiquement correct". Il s'agit d'une sorte de fièvre hystérique qui trouve son origine exacte dans une perception déformée et distordue de tout ce substrat socio-juridique qui, depuis la Rome antique, constitue la base des systèmes juridiques européens et occidentaux en général, à savoir l'idée de la centralité de la personne et de ses droits.

Une idée qui, avec l'accélération du processus d'économisation du monde entier, s'est élevée à une véritable forme d'hypertrophie d'un "ego", de plus en plus orienté vers lui-même et la satisfaction effrénée de ses propres pulsions, se souciant de moins en moins du respect de lignes de conduite, capables de garantir cette maîtrise de soi nécessaire au respect des devoirs et des limites, alors qu'à la base de la construction de cet "ego fort" ou "moi", l'"ego désirant" représente l'exact contrepoids.

Si au niveau social et au niveau des relations interpersonnelles, les institutions telles que le mariage ou même le couple et les relations familiales ou encore l'équilibre psycho-physique des individus de plus en plus faibles et défaillants se défont au détriment de ce qui a été dit, par l'encouragement subliminal à la consommation de drogues ou de substances psychotropes similaires, mais aussi par une diffusion martelée et tout aussi subliminale de messages publicitaires, visant à exalter et à magnifier tout type de satisfaction débridée de cet "ego", dont nous venons de parler.

Tout cela, afin de détourner les consciences individuelles des problèmes réels, dont la prise de conscience pourrait constituer une réelle menace pour le "statu quo". Mais cette approche ne se reflète pas seulement sur un plan purement personnel, ou tout au plus sur celui des relations interpersonnelles et sociales, mais aussi et surtout sur un plan politique. Et c'est l'idée d'une pensée "forte" capable de répondre aux exigences de la modernité, s'érigeant en élément de défense et de cohésion d'une communauté nationale et de ses institutions, à tous les niveaux : du politique au socio-économique.

Ainsi, le fait de s'opposer à l'entrée forcée de milliers et de milliers de personnes déshéritées et déracinées du tiers-monde, afin de favoriser la pratique infâme du travail servile et du travail criminel, est considéré comme du racisme "tout court", en oubliant, au contraire, combien cette pratique représente une véritable spoliation des ressources humaines de ce même tiers-monde. Ainsi, être contre la consommation de drogues, dans des rassemblements abusifs et chaotiques, au terme desquels il y a souvent des dizaines d'hospitalisations, est considéré comme une forme arbitraire d'autoritarisme et de limitation de la liberté personnelle.

Et donc, à l'inverse, la contestation de mesures répressives et de restrictions sévères aux libertés individuelles, émises sous prétexte de santé publique (comme dans le cas de l'urgence pandémique...) ou le refus d'obligations sanitaires hautement inconstitutionnelles, est considérée comme des positions dignes de réprimandes et d'exécutions médiatiques, en totale incohérence avec le déballage continuel des principes démocratiques de nos constitutions, posés comme panacée et remède à tous les maux du monde.

Ainsi, sur le plan des relations internationales, le fait de s'opposer aux décisions et aux directives du Nouvel Ordre Mondial annonce aux critiques de sévères réprimandes et de graves sanctions. C'est le cas de la Fédération de Russie, qui est même désormais désignée comme un État "terroriste" par les Eurocrates de Bruxelles. Tout cela en oubliant le fait que la réaction militaire contre l'Ukraine a été déclenchée par l'intention manifeste de cette dernière d'adhérer à l'OTAN, dans une fonction ouvertement opposée à son puissant voisin, qui, devant la perspective de voir les missiles de l'alliance atlantique pointés sous son nez et la perpétuation des attaques du régime de Kiev contre les populations russophones sans défense du Donbass, ne pouvait rien faire d'autre qu'intervenir manu militari.

Et ce, malgré les demandes répétées de maintenir au moins une attitude neutre en politique étrangère. C'est ainsi que, sous la bannière d'un sentiment de solidarité mal compris, la décision a été prise de prêter notre concours à une nouvelle prolongation de l'état d'urgence, en adhérant aux sanctions les plus antiéconomiques contre la Fédération de Russie et en érodant davantage le budget public par des dépenses militaires en faveur de l'Ukraine. Tout cela, étrangement, en oubliant le régime d'illégalité totale sous lequel tout cela se déroule. L'OTAN et la soi-disant "Alliance atlantique" trouvent leur raison d'être dans le climat créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pendant ce qu'on a appelé la "guerre froide". Leur naissance est donc justifiée par un objectif purement défensif, qui est également souligné dans le statut de l'OTAN.

Or, à la lumière des récents événements (et pas seulement ceux-là !), dans les actions de l'OTAN envers la Fédération de Russie, on peut facilement discerner une grave illégalité. Intervenir indirectement dans la querelle qui oppose Moscou et Kiev, en allant jusqu'à fournir à cette dernière des moyens militaires, non seulement ne peut conduire à la fin du conflit, en bridant et en donnant de la force aux prétentions de l'une des parties en conflit, mais surtout, cela représente une véritable ingérence arbitraire de l'OTAN, dont l'Ukraine n'est pas membre. Une illégalité grave, dont les gouvernements occidentaux devront peut-être un jour répondre devant un tribunal international. Ce qui vient d'être énoncé peut sembler une hypothèse farfelue mais, à y regarder de plus près, le bloc de pays alignés sur des positions de soutien ouvert à la Fédération de Russie ou, du moins, animés par un sentiment de profonde méfiance et de distance vis-à-vis des positions occidentales, est d'une ampleur inattendue.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies est un organe dépassé : il ressemble plus à un petit cercle d'oligarques privilégiés qu'à un organisme créé pour défendre et protéger la stabilité du monde. C'est pourquoi il a besoin d'une réforme radicale dans le sens d'une plus grande ouverture et inclusivité. L'OTAN elle-même a désormais pris la valeur d'un vestige odieux et obsolète de la guerre froide, dont le seul but semble être, au lieu de la défense des peuples européens, leur assujettissement progressif et suicidaire aux diktats mondialistes. De la même manière qu'au lendemain de la perte de sens du communisme historique, le Pacte de Varsovie s'est dissous sans cérémonie, l'OTAN devrait faire la même chose aujourd'hui au nom de l'équanimité.

Mais le virus su goodisme a frappé au plus profond des âmes européennes. Aux images émouvantes de femmes en pleurs succèdent des images de bombardements et de destruction, accompagnées du mantra consistant à diaboliser le méchant de service, désormais incarné par la Fédération de Russie. Mais peut-être, le virus goodiste a ses heures comptées. Le froid de l'hiver est arrivé non seulement en Ukraine, mais aussi dans les foyers des Italiens et des Européens, rendus encore plus frigorifiés et plus pauvres par les conséquences des sanctions, des privations et de la disette. Et peut-être que ce vent glacial de misère et de privation secouera les consciences endormies par des décennies d'inoculation du virus do-gooder, sanctionnant définitivement la fin de cette contagion malsaine.

 

17:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) |

Tags : actualité, politiquement correct, goodisme |

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