Contrairement à la pensée dominante de l’époque, Barron s'est vite aperçu que le QI (et donc l’intelligence cognitive) n’avait finalement qu’un rôle modeste dans le processus créatif. En clair : avoir le QI d’Einstein ne garantit pas à coup sûr d’avoir un éclair de génie. En revanche, Barron a mis en évidence la complexité de la créativité, à la fois nourrie par l’intellect, l’émotion, la motivation ou encore la morale. Ainsi, les candidats étaient tous naturellement ouverts aux autres et particulèrement à leur vie privée. Ils préféraient tous la complexité et l'ambiguïté à la simplicité. Leur seuil de tolérance au désordre était élevé ainsi que leur capacité à extraire l’ordre du chaos. Ils ont tous montré plus d'indépendance et d’anticonformisme que la moyenne. Leur volonté de prendre des risques était aussi plus élevée.
Au milieu de ce déluge de traits de caractère, Barron résume : « les génies créatifs sont à la fois plus instinctifs et plus cultivés, plus destructeurs et plus constructifs, parfois plus fous mais aussi résolument plus sains que les autres personnes. » Ce constat peut sembler paradoxal. Mais ce qui se dégage des observations de Barron, c’est que les créatifs sont agités par des forces contradictoires qui cohabitent, soit alternativement soit simultanément.
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