ENTRETIEN - La professeure de pédopsychiatrie Marie Rose Moro alerte sur la vulnérabilité des adolescents après quasiment un an d'une pandémie qui bouleverse leur développement. Elle réclame la mise en place de solutions d'urgence.
Les spécialistes de la santé mentale redoutent la «troisième vague psychiatrique» du Covid-19, notamment pour les adolescents - des «petits» collégiens aux jeunes étudiants. En restreignant leur monde, les confinements bouleversent leur développement, selon Marie Rose Moro (1), professeure de pédopsychiatrie à l'Université de Paris et cheffe de service de la Maison de Solenn. Face aux conséquences multiples sur la construction psychique de ces jeunes à un âge charnière de la vie, elle sonne l'alerte et propose des mesures pour améliorer la prise en charge de leur détresse.
LE FIGARO. - Vous avez cosigné l'alerte sur la santé mentale des Français adressée au gouvernement le 3 décembre. Pourquoi les adolescents sont-ils un public particulièrement à risques?
Marie Rose MORO. - La pandémie et, surtout, les confinements vont à l'encontre de l'adolescence, cette phase de transition entre l'enfance et l'âge adulte qui s'accompagne d'un mouvement très intense d'ouverture vers le monde. Confiné, on…