CHRONIQUE - La pandémie de Covid-19 a rendu les esprits réactifs. Le mondialisme s’apprête à connaître le même sort que le communisme.

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Ivan Rioufol. François BOUCHON/Le Figaro
 

Pour les euphoriques mondialistes, le temps se couvre. Certes, le Covid a été une aubaine pour les multinationales de la distribution et les géants de la pharmacie. Les promoteurs de l’ordre planétaire ont pu se réjouir de voir œuvrer des instances internationales - l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tête - pour uniformiser des réponses sanitaires. Les adeptes du complot en sont venus, au vu des bénéficiaires de la pandémie, à soutenir que le virus, identifié pour la première fois à Wuhan (Chine), serait l’œuvre machiavélique d’une caste cosmopolite visant à enrégimenter des peuples craintifs sous l’œil de Big Brother. Le sévère encadrement chinois de la commission d’enquête de l’OMS actuellement dépêchée à Wuhan n’est pas fait pour éteindre les soupçons d’une création née en laboratoire. Pour autant, ce qui s’observe va à rebours du renouveau universaliste vénérant l’ordre mondial: le Covid a rendu les esprits réactifs, réactionnaires en somme…

Emmanuel Macron, samedi, s’est résolu à fermer les portes de la France aux arrivées extraeuropéennes. Des tests seront exigés pour traverser l’espace Schengen. Jusqu’alors, le progressisme présidentiel interdisait de mimer Marine Le Pen. Le gouvernement assure que les contrôles étaient «stricts» depuis le 17 mars 2020: les faits et témoignages ont prouvé l’inverse. Cette capitulation idéologique signe une première déroute, pour ceux qui ne voulaient entendre parler ni de frontières ni de souveraineté nationale. Leur défaite laisse entrevoir d’autres déconvenues. En 1986, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (URSS) rendit nécessaire la quête de vérité et de transparence (glasnost) qui concourut à la chute de l’Union soviétique. Semblablement, le Covid incite les peuples malmenés à se détourner des «élites» et des propagandes modernistes. La fin d’un monde s’annonce.

Le sanitairement correct, qui impose partout sa vérité universelle, fait les frais de sa pensée unique

Le mondialisme s’apprête à connaître le même sort que le communisme, avec qui il partage une pensée dogmatique excluant les réfractaires. Qui n’adhère pas à la «société ouverte» et à son Babel est, indifféremment, qualifié de populiste, de complotiste, de raciste. «Le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme», a écrit Jacques Attali, le 4 octobre 2019. La pensée stalinienne abusait de ces excommunications. Aujourd’hui, quand La République en marche assure: «Vous n’avez pas le choix» (bloc-notes de la semaine dernière), elle s’inscrit dans la filiation néomondialiste du «There is no alternative» de Margaret Thatcher dans les années 1980*. Voilà cinquante ans qu’une même oligarchie, éduquée dans le mépris des gens ordinaires, assure qu’il n’y a pas de plan B. L’épreuve de vérité est arrivée.

Le sanitairement correct, qui impose partout sa vérité universelle, fait les frais de sa pensée unique. Contre toute attente, l’option du reconfinement a été heureusement écartée par Macron, en dépit des pressions des experts, de leurs modélisations et de leurs algorithmes. Le président, qui aura cautionné la politique de la peur, saura-t-il résister cette fois aux catastrophistes? Les prochains jours le diront. Constatons à ce stade le mauvais rôle dévolu à une science instrumentalisée en doctrine exclusive, quasi religieuse. Nombreux auront été les médecins de ville, habitués à traiter des infections virales avant leur phase inflammatoire, qui auront été interdits de pratiquer leurs soins par un État converti à la mise sous cloche des biens portants. Récemment, le célèbre épidémiologiste de Stanford, John Ionannidis, a soutenu que le confinement ne servait à rien. Les fanatiques de l’apocalypse ont immédiatement dressé son bûcher…

Retour vers l’humain

Le monde d’après ne sera pas celui du nomadisme ni du déracinement. L’utopie du village planétaire dirigé par une aristocratie supranationale est amenée à se réduire à des proportions plus humaines. Même l’Union européenne, édifiée sur le dédain des peuples et le culte de l’immigration, a démontré ses lourdeurs pachydermiques à propos des vaccins anti-Covid, dont elle n’arrive toujours pas à assurer les commandes. Ce sont des États-nations tels la Grande-Bretagne, Israël ou la Russie, qui excellent dans la protection vaccinale de leurs citoyens. Quant à l’«humanisme» dont se prévalent les mondialistes, il ne cache plus rien de ses foutaises quand cette morale reste sourde aux plaintes des maltraités. L’hystérie sanitaire, qui dit vouloir «sauver des vies», a interdit à des familles de se rendre au chevet de patients dans des hôpitaux, comme le dénonce la comédienne Stéphanie Bataille, qui n’a pu embrasser son père avant sa mort. Ceux qui tentent de prévenir la maladie avec les moyens du bord sont indifféremment qualifiés de «charlatans» par L’Express. Mais que dire de ceux qui ont annoncé le pire?

Le Covid est le révélateur d’un monde finissant, empoisonné par un demi-siècle d’aveuglements idéologiques et de criminalisation de la pensée adverse. Le macronisme, qui disait incarner la transformation, n’a jamais été que la poursuite d’une série d’erreurs de jugements sur les bienfaits du grand mélangisme et les horreurs du populisme, cette voix des proscrits. Non seulement le gouvernement doit désormais admettre l’utilité des frontières, mais il ne peut plus faire l’impasse sur les dangers que représentent l’islam politique et son offensive contre la nation. Le projet de loi discuté depuis lundi par les députés et qui vise à «conforter le respect des principes républicains» reste tétanisé par la crainte d’avoir à répondre d’«islamophobie». C’est la raison pour laquelle l’islamisme n’est pas nommé, alors qu’il est à la source de ce texte écrit d’une main tremblante. Reste que l’incapacité du pouvoir à vouloir suspendre l’immigration de peuplement (450.000 arrivées par an!) ne fera qu’aggraver le séparatisme qu’il dit vouloir combattre, tout en assumant son renoncement à l’assimilation. Le monde d’après exige une pensée claire.

La France perdue de vue

À force de repousser l’horizon, les dirigeants ont perdu de vue la France. Le Covid a mis au jour la désindustrialisation du pays, incapable de produire ses médicaments, et la prolétarisation de la recherche. Le laboratoire britannique AstraZeneca est dirigé par Pascal Soriot, et la biotech américaine Moderna par Stéphane Bancel: deux Français qui ont dû s’expatrier pour poursuivre leur carrière. Quant à la biotech française Valneva, située à Saint-Herblain (Loire-Atlantique), elle a échappé à la vigilance du gouvernement alors qu’elle mettait au point un vaccin repéré par le gouvernement britannique! C’est la Grande-Bretagne qui, après avoir financé l’investissement, bénéficiera du vaccin. Sans commentaire.

*Natacha Polony, «Sommes-nous encore en démocratie?», L’Observatoire

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