- Les milliers d'années qui se sont écoulées depuis la période glaciaire, par exemple, n'ont pas introduit des types réellement nouveaux à la surface du globe ; toutefois les êtres ont acquis, s'il est permis de s'exprimer ainsi, un caractère de plus haute individualisation, c'est-à-dire ont acquis des formes plus nettement déterminées et un plus haut degré de fini
Presse scientifique, 1863, t. I, p. 458 de FONVIELLE ..........Plus sur cette citation >> Citation de FONVIELLE (n° 152969)
- En face de l'uniformité de l'ordonnance universelle, les dieux apparaissent comme des principes d'individualisation. Ils ont une personalité. Ils fixent un type.
L'Homme et le sacré (1939) de Roger Caillois
- Individualisation Céline Béraud
Individualisme est un terme polysémique. Le sens sociologique ne doit pas se confondre avec le sens moral, ni d’ailleurs avec le sens méthodologique (autre sens sociologique). L’individualisation désigne un processus de long terme de construction de l’individu comme sujet, processus qui se trouve lié à la démocratie et au marché et sur lequel les auteurs classiques ont insisté (Tocqueville, Durkheim, Simmel). Si on l’associe volontiers à certaines périodes, telles que la Renaissance (en accordant souvent une place privilégiée à la Réforme) ou encore le xixe siècle marqué par une double révolution politique et industrielle, elle ne fait pas l’objet d’une datation précise, ni d’une chronologie linéaire. Les théories de l’individualisation s’articulent à un récit de la modernité, en distinguant en son sein deux périodes. Le processus d’individualisation connaîtrait depuis quelques décennies (seconde phase de la modernité désignée par des expressions variées) une accélération, voire une forme d’accomplissement. Libérés des carcans collectifs et des assignations statutaires, nous serions désormais soumis à l’injonction sociale d’« être soi », un « soi » authentique et singulier.
Le paradigme de l’individualisation, s’il est développé au sein de la sociologie française sans pour autant constituer une « école » (François Dubet, Alain Ehrenberg, Jean-Claude Kaufmann, François de Singly, etc.) est marqué par l’influence d’auteurs étrangers : Ulrich Beck, Anthony Giddens, Charles Taylor notamment. Là où certains insistent surtout sur la dimension émancipatrice du phénomène, d’autres s’inquiètent des formes de fragilité et d’insécurité qui l’accompagnent. Il est ainsi beaucoup question d’autonomie, de subjectivité et de réflexivité, mais également de risque et d’isolement.
Les théories de l’individualisation se trouvent largement développées en sociologie de la famille, de la religion, de l’engagement (même si elles n’y font pas nécessairement l’unanimité). Elles sont par contre très largement ignorées, voire fortement critiquées, ailleurs. La figure de l’individu est-elle uniquement moderne et occidentale ? L’opposition entre tradition et modernité, entre individualisme et holisme, entre un avant et un après, entre l’ancien et l’inédit, lorsqu’elle est trop tranchée, peut paraître caricaturale. Les processus étudiés sont d’une grande complexité (divorce, croyants « baladeurs », transformation des formes de militantisme, etc.) et il y a quelque chose de réducteur à les soumettre à une grille d’analyse unique. Les individus susceptibles de construire une identité familiale, religieuse ou partisane fluide, sont ceux qui sont bien dotés en ressources en tout genre. Le croisement entre la problématique de l’individualisation et celle des inégalités apparaît donc comme nécessaire. Il semble également particulièrement important de prêter attention aux formes nouvelles de surveillance et de contrôle social, qui accompagnent la promotion de l’individu.
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5http://www.puf.com/Que_sais-je:Les_100_mots_de_la_sociologie
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