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  • 3) ....***  la BIBLE : ... Agar et Ïsmaël ......  Dieu avait promis à Abraham une descendance, par Sara. Mais Abraham a manqué de patience pour attendre la réalisation de cette promesse, c'est pourquoi il a eu un enfant de sa servante. Et si, par égard à Abraham, Dieu a fait d'Ismaël un grand peuple, ce peuple n'est PAS celui de la promesse. Voilà la cause première de l'hostilité entre les descendants d'Isaac et d'Ismaël, car c'est des descendants d'Isaac que devait venir le Messie, Jésus.
  • 2) .... Agar est accompagnée par Dieu .....Nous avons besoin d'eau et de pain, nous avons besoin d'aimer et d'être aimés, nous avons besoin de fidélité. Ces besoins essentiels, nous les avons en commun avec les animaux évolués. Si un chien a tout cela, il se porte bien et il est heureux. ...............................Mais nous sommes des bêtes encore plus complexes, avec cette chance folle de pouvoir être en communion avec Dieu, c’est-à-dire avec la source de tout ce qui précède : la source de la possibilité même de vivre, la source de l’amour et de la fidélité. L’être humain est un animal spirituel. Être en relation avec Dieu n’est pas un besoin au sens où les autres dimensions le sont, l’humain peut vivre sans Dieu, mais cette dimension est notre chance et notre vocation. C’est une dimension extraordinaire de l’être qui change notre rapport au monde, qui nous le faire voir non seulement d’en bas, de l’animal, mais aussi d’en haut, avec Dieu et grâce à Dieu. Cela nous donne un regard, un amour, une espérance, une fidélité, peut-être, un enthousiasme…

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Où-VrOIR

 

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FATUM....> >>>>>>>>>>>>>

......On a commencé par manger le chien est une autre petite chanson du siège de Paris qui révèle la capacité de distance de cette héroïque population livrée à la faim par le fatum. Oui, il y a là de la légèreté et de la désinvolture, mais ce n’est pas de la désobéissance, ne nous y trompons pas. La pire des maladies reste la servitude volontaire car c’est une affection de l’âme. Je crois que c’est ce qu’a voulu exprimer Boris Johnson quand il a retardé au maximum la fermeture des clubs et des pubs. Rien ne serait pire que d’instaurer, une fois la crise passée, l’usage permanent d’un drone affecté à la surveillance préventive de chacune de nos personnes, n’est-ce pas ? Si Napoléon a pu dire, vivre sans gloire et sans honneur c’est mourir tous les jours, soyons bien certains que vivre sans liberté, c’est la même chose. C’est la raison pour laquelle il faut lire, et surtout les auteurs classiques dont la légèreté précisément, et la culture, sont le meilleur antidote contre la pensée normative du jour et son prêchi-prêcha.

Entreprendre.fr, Masques en rade ?

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la BIBLE : ... Agar et Ïsmaël ......

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Question:

Les peuples arabes disent descendre aussi d'Abraham, par Agar. Est-ce exact ?

Réponse:

Vous trouverez l'essentiel de l'histoire d'Agar dans le livre de la Genèse, chapitres 16 et 21.
Voici le chapitre 16: 

2 Et Saraï dit à Abram, voici, l’Eternel m’a rendue stérile; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï.
3 Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan.
4 Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris.
5 Et Saraï dit à Abram, l’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Eternel soit juge entre moi et toi !
6 Abram répondit à Saraï: Voici, ta servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita; et Agar s’enfuit loin d’elle.
7 L’ange de l’Eternel la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur.
8 Il dit: Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit: Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse.
9 L’ange de l’Eternel lui dit: Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main.
10 L’ange de l’Eternel lui dit: Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter.
11 L’ange de l’Eternel lui dit: Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël; car l’Eternel t’a entendue dans ton affliction.
12 Il sera comme un âne sauvage; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui; et il habitera en face de tous ses frères.
13 Elle appela Atta-El-roï le nom de l’Eternel qui lui avait parlé; car elle dit: Ai-je rien vu ici, après qu’il m’a vue ?
14 C’est pourquoi l’on a appelé ce puits le puits de Lachaï-roï; il est entre Kadès et Bared.
15 Agar enfanta un fils à Abram; et Abram donna le nom d’Ismaël au fils qu’Agar lui enfanta.
16 Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram.

Explications: La proposition de Sarai à Abram était conforme au code d'Hammourabi, mais ne correspondait pas à ce que Dieu avait dit et promis à Abram.
L'expression "l'Ange de l'Eternel", dans l'Ancien Testament indique une théophanie, une apparition du Fils de Dieu. C'est pourquoi le verset 13 précise que c'est "L'Eternel qui lui avait parlé".
Ce n'est qu'ensuite, dans Genèse 17:5 que Dieu change le nom d'Abram (qui signifie père élevé) en Abraham, "Père d'une multitude". Et au verset 15, c'est le nom de Saraï (noble) qui est changé en Sara = princesse.

L'épisode de Genèse 21 se place environ 14 ans plus tard. Ismaël était donc déjà un adolescent:
Genèse 21:9 Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham;
Note: Ismaël se moquait d'Abraham, devenu père à 100 ans et de Sara qui n'avait que quelques années de moins. En fait, cela revenait à se moquer de l'exaucement miraculeux des demandes d'Abraham d'avoir une descendance, donc de se moquer de Dieu.

Voici le passage au complet:
9 Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham;
10 et elle dit à Abraham: Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac.
11 Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.
12 Mais Dieu dit à Abraham: Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.
13 Je ferai aussi une nation du fils de ta servante; car il est ta postérité.
14 Abraham se leva de bon matin; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer-Schéba.
15 Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux,
16 et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc; car elle disait: Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura.
17 Dieu entendit la voix de l’enfant; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit: Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est.
(Note: ici Dieu n'apparaît pas, il parle du ciel sans apparaître à Agar)
18 Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main; car je ferai de lui une grande nation.
19 Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant.
20 Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc.
21 Il habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d’Egypte.

Explications: Dieu avait promis à Abraham une descendance, par Sara. Mais Abraham a manqué de patience pour attendre la réalisation de cette promesse, c'est pourquoi il a eu un enfant de sa servante. Et si, par égard à Abraham, Dieu a fait d'Ismaël un grand peuple, ce peuple n'est PAS celui de la promesse. Voilà la cause première de l'hostilité entre les descendants d'Isaac et d'Ismaël, car c'est des descendants d'Isaac que devait venir le Messie, Jésus.

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Agar est accompagnée par Dieu

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( Genèse 21:5-20 )

(écouter l'enregistrement)  (voir la vidéo)

Culte du dimanche de Pentecôte (12 juin) 2011 à l'Oratoire du Louvre
prédication du Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La Pentecôte est une fête qui nous invite à nous ouvrir aux dons ce qu’apporte la présence de Dieu sur nous, présence personnelle, spéciale à chacun de nous.

Pour méditer sur ces dons, pour les espérer, pour savoir les attendre, je vous propose de méditer ce matin sur l’histoire d’Agar, la femme dont Abraham eut un premier fils, Ismaël, avant d’en avoir un second, Isaac de Sarah. Du temps où Agar avait un fils et non Sarah, Agar avait fait la fière, et après c’est son fils qui continue à se moquer de Sarah…

Nous pouvons parfois avoir l'impression d'être dans un désert, comme Agar qui est presque morte de soif. Pour elle, tout est sec dans sa vie, elle est désespérée, elle n’attend plus rien de bon.

On peut être dans ce genre de situation pour diverses raisons. Mais Agar, elle, collectionne les raisons :

C'est d'abord un peu par sa faute : parce qu'elle et son fils se sont moqués de Sarah et du coup, il y a une mauvaise ambiance (Ge 16:4, 21:9).

Et puis, parce que Sarah a été terrible en réponse à ces injures, le pire c’est qu’elle doit être certaine d’être juste en étant si dure. Nous sommes parfois comme ça.

  1. Il y a donc déjà la moquerie et la vengeance comme cause de la situation d'Agar et de son fils.
  2. Il y a, en plus, la faute d'Abraham. Il est infidèle à Agar, il l’a utilisée comme on presse un citron puis on jette l’écorce. Abraham cède devant la méchanceté de Sarah, apparemment sans la moindre pensée pour Agar.
  3.  Et enfin, il y a un dernier élément qui fait que la situation d'Agar est désespérée : c'est dans le désert qu'elle se perd. À Tahiti, ce serait moins grave de se retrouver sans rien, mais dans le désert, la nature est cruelle.

Agar collectionne les raisons d'aller mal, c'est heureusement assez rare. Mais une ou deux de ces choses suffisent pour que nous soyons stressés, et même parfois vraiment dans la peine. Ça peut être de notre faute, ou à cause de la méchanceté de quelqu'un, ça peut être à cause de notre fragilité. Parfois c'est la nature qui est criminelle, quand une catastrophe nous frappe alors que personne n'y est pour rien. Rien de cela n'arrive par la volonté de Dieu, bien sûr. Il ne veut pas que nous nous fassions du mal entre nous, il ne veut pas que la nature nous fasse du mal, et il fait tout pour nous rendre plus costauds face à tout cela. Dans l'histoire d'Agar, on voit que Dieu va tout faire pour qu'elle et son fils retrouvent la vie et le bonheur.

Mais pour l’instant voyons Agar et Ismaël qui sont dans un désert brûlant, isolés. Ils ont quelques provisions qu'Abraham leur a données, heureusement, et cela les aide à tenir quelque temps : ils ont un peu de pain et d'eau, ils ont de l'air pour respirer et l’ombre d’un buisson, la nature a également sa douceur. Du point de vue physique, Agar a ainsi de quoi vivre quelque temps.

Mais nous ne sommes pas une plante verte qui se contente de nourriture, de lumière et d'eau. Pour être en forme, nous avons aussi besoin d’autres choses qui sont de l’ordre de la qualité de relations :

Nous avons besoin d'aimer et d'être aimé. On le voit à Sarah qui souffrait de ne pas avoir d’enfant et qui souffre ensuite d’être méprisée.

Nous avons également besoin de fidélité. Même si nous aimons et sommes aimé, comme Agar qui a son fils Ismaël, Agar souffre d’être trahie, abandonnée, chassée par Abraham.

Nous avons besoin d'eau et de pain, nous avons besoin d'aimer et d'être aimés, nous avons besoin de fidélité. Ces besoins essentiels, nous les avons en commun avec les animaux évolués. Si un chien a tout cela, il se porte bien et il est heureux.

Mais nous sommes des bêtes encore plus complexes, avec cette chance folle de pouvoir être en communion avec Dieu, c’est-à-dire avec la source de tout ce qui précède : la source de la possibilité même de vivre, la source de l’amour et de la fidélité. L’être humain est un animal spirituel. Être en relation avec Dieu n’est pas un besoin au sens où les autres dimensions le sont, l’humain peut vivre sans Dieu, mais cette dimension est notre chance et notre vocation. C’est une dimension extraordinaire de l’être qui change notre rapport au monde, qui nous le faire voir non seulement d’en bas, de l’animal, mais aussi d’en haut, avec Dieu et grâce à Dieu. Cela nous donne un regard, un amour, une espérance, une fidélité, peut-être, un enthousiasme…

Mais nous ne sommes pas toujours dans cet état-là, ou pas encore, ou pas assez. Par exemple les disciples avant la Pentecôte sont désespérés et effrayés devant la vie et les hommes. Ils sont comme Agar dans le désert. Il peut nous arriver d’être dans une détresse semblable, malheureusement, mais de fait, à des degrés divers, la situation d’Agar est celle de tout homme vivant dans ce monde. Nos ressources sont limitées (de quoi sera fait l’avenir ?) les relations avec nos proches ne sont jamais parfaites, nous avons peur.

Mais, d’abord, tout ne va pas si mal et Dieu, lui, est amour et fidélité, et il est là, avec nous. Ce sont ces deux termes d’amour tendre et de fidélité que l’Évangile selon Jean retient pour résumer ce que le Christ nous a révélé de Dieu (Jean 1:17-18).

Tout ne va pas si mal : Agar est seule dans le désert, mais elle a un peu de pain, un peu d’eau, de l’air pour respirer et l’ombre d’un buisson. C’est bien peu de chose, juste de quoi tenir un temps limité, mais en réalité elle a une bien plus grande richesse que cela. Elle a aussi une capacité à aimer et à être fidèle. Même trahie, abandonnée cela lui reste : elle aime son fils, elle aime aussi Abraham, elle le garde dans son cœur, la suite du livre le montre. Elle a un vrai manque, mais ce manque n’est pas tout, il y a une vraie détresse, une vrai souffrance, mais elle est riche quand même de son amour à elle et de sa fidélité à elle. Abraham et Sarah, dans leur cruauté, ne lui ont quand même pas retirée cela.

Et elle a Dieu. Ce n’est pas elle qui pense à Dieu, mais c’est Dieu qui pense à Agar, qui voit sa détresse. Elle, Agar, a heureusement l’ouverture du cœur qui la rend sensible, ouverte à cette présence, à cette force, cette lumière, à cette parole qu’est Dieu. C’est cette ouverture que nous propose la Pentecôte. C’est cette ouverture qui a permis aux les apôtres de se lever pleins de l’Esprit de Dieu. C’est cette ouverture qui fera se lever tout à l’heure des catéchumènes pour dire leur espérance en Dieu.

Agar entend d'abord cette parole de Dieu : « Qu'as-tu ? Agar ». Tout d'un coup, elle sent la présence de Dieu, une présence qui la connaît, qui l’entend, qui comprend vraiment son manque, sa détresse.

Pourtant, Agar n’est pas pour rien dans ce qui lui arrive, son arrogance vis-à-vis de Sarah n’est pas pour rien dans cette catastrophe, et elle n’a pas un mot pour reconnaître sa faute. Mais Dieu n’attend pas que le coupable reconnaisse sa faute pour vouloir l’aider, heureusement parce que souvent notre pire problème est précisément de ne même pas nous rendre compte de notre folie, de notre mal.

Comment un père, une mère qui aime, comme Dieu ne s’occuperait pas de sa fille qui désespère ?

Dieu veut l’aider et il veut nous aider, bien entendu. Et comme souvent dans la Bible, le premier service qu’il nous apporte est de nous aider à nous poser des questions « Qu’as-tu, Agar? Ne crains pas »

À la fois, Dieu nous rassure et nous bouscule avec ses questions. Les deux vont ensemble : c’est parce que l’on se sait accepté par Dieu, rassuré par lui et entendu que nous pouvons en vérité réfléchir à la question essentielle qu’il nous pose : « où en es-tu ? ». Oui, Dieu nous casse les pieds avec ses questions, avec cette bonne question. Il ne nous pose pas la question du pourquoi, ni du comment. Mais celle simplement d’ouvrir les yeux maintenant, de regarder, de regarder non seulement ce qui nous manque, mais ce que nous avons : « Qu’as-tu, Agar? », de voir ce que nous sommes, quelle part nous avons reçue, les dons qui sont les nôtres, les bénédictions qui nous ont rendus capables d’aimer encore un peu, et de tenir bon.

Des bénédictions, ne craignons pas, Dieu en a en réserve pour nous ! Dieu le créateur, Dieu qui est en amont de ces milliards d’années et de ces myriades de galaxies, Dieu nous connaît par notre nom, il nous dit comme à Agar : ne crains pas, j’ai entendu le cri de ta chair, de ton sang, le cri de ton cœur, de ta vie. Nous allons repartir de ce que tu as. Ensemble.

Ensuite Dieu lui dit « Relève-toi, et prends le garçon par la main ». On pourrait traduire cette phrase par : « ressuscite maintenant, prends ta vie en main ». Dieu ne peut pas prendre notre vie en main à notre place. C’est à nous de la prendre en main. Lui, Dieu, est pour nous comme un miroir et une tendresse, il est une force, un appel, une stimulation mais c’est à nous, selon notre propre sensibilité de prendre notre propre vie en main.

Dieu nous donne également ici une promesse : « Lève-toi, prends ton fils par la main, car je ferai de lui une grande nation. » Le Christ nous parle aussi comme cela, Dieu nous espère avec une belle et bonne vie. Dieu nous promet : toi et moi, ensemble nous ferons de ta vie, de tes jours, une bénédiction. Pourtant rien ne dit qu'Agar était une championne du monde en quoi que ce soit. Elle reçoit pourtant une promesse aussi grande et belle qu'Abraham lui-même, le père de tous les croyants. Cette promesse est pour chacun de nous. Pour Dieu, nous sommes déjà une bénédiction.

Agar ne devait pas bien voir comment elle pourrait incarner cette incroyable promesse, elle qui manque de tout, elle qui est comme desséchée, presque morte, une esclave abandonnée au fond d’un désert… Dieu va changer sa vie. En réalité, il ne change pas sa vie, mais il la change elle en lui ouvrant une nouvelle perspective sur elle-même, et du coup elle trouvera elle-même la source, ou plutôt elle trouvera la source en elle-même, les deux choses sont liées. Dieu lui ouvre les yeux, et elle voit une source d’eau fraîche; elle alla remplir sa gourde, et elle donna à boire au garçon. Dieu fut avec le garçon, qui grandit, selon la promesse…

Dieu a changé la malédiction en bénédiction. Il transforme la trahison d’Abraham et de Sarah en une libération d’Agar. Elle n’était qu’une esclave étrangère, Dieu fait d’elle une prophétesse, recevant la même promesse qu’Abraham lui-même. Elle n’avait plus d’espoir, Dieu lui donne un avenir. Elle et ceux qu'elle aime pourront vivre et s'épanouir même dans le désert le plus sec.

Comme Agar, vous pouvez vous lever, ouvrir les yeux, trouver la source, la laisser jaillir au plus profond de vous-mêmes. Le Christ est là qui nous dit :

« celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissante de vie éternelle. Et des fleuves d’eau vive jailliront de lui… »
(Jean 4 :14, 7:38)

Seigneur, donne-nous de cette eau-là.

Amen.

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Simone Weil ....Plaidoyer pour une Civilisation nouvelle ...Providence ....

 ...p 1182 -3....Le christianisme originel, tel qu'il se trouve encore présent pour nous dans le Nouveau Testament, et surtout dans les Évangiles, était, comme la religion antique des Mystères, parfaitement apte à être l'inspiration centrale d'une science parfaitement rigoureuse. Mais le christianisme a subi une transformation, probablement liée à son passage au rang de religion romaine officielle. Après cette transformation, la pensée chrétienne, excepté quelques rares mystiques toujours exposés au danger d'être condamnés, n'admit plus d'autre notion de la Providence divine que celle d'une Providence personnelle. Cette notion se trouve dans l'Évangile, car Dieu y est nommé le Père. Mais la notion d'une Providence impersonnelle, et en un sens presque analogue à un mécanisme, s'y trouve aussi. «Devenez les fils de votre Père, celui des cieux; car il fait lever le soleil sur les méchants et les bons, et fait tomber la pluie sur les justes et les injustes... Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait". »

Ainsi c'est l'impartialité aveugle de la matière inerte, c'est cette régularité impitoyable de l'ordre du monde, absolument indifférente à la qualité des hommes, et de ce fait si souvent accusée d'injustice - c'est cela qui est proposé comme modèle de perfection à l'âme humaine. C'est une pensée d'une profondeur telle que nous ne sommes pas même aujourd'hui capables de la saisir; le christianisme contemporain l'a tout à fait perdue.  

1203/1204

La conception de la Providence qui répond au Dieu du type romain, c'est une intervention personnelle de Dieu dans l'univers pour ajuster certains moyens en vue de fins particulières. On admet que l'ordre du monde, laissé à lui-même et sans intervention particulière de Dieu à tel lieu, en tel instant, pour telle fin, pourrait produire des effets non conformes au vouloir de Dieu. On admet que Dieu pratique les interventions particulières. Mais on admet que ces interventions, destinées à corriger le jeu de la causalité, sont elles-mêmes soumises à la causalité. Dieu viole l'ordre du monde pour y faire surgir, non ce qu'il veut produire, mais des causes qui amèneront ce qu'il veut produire à titre d'effet.

Quand la notion de Providence est introduite dans la vie privée, le résultat n'est pas moins comique. Quand la foudre tombe à un centimètre de quel­qu'un sans le toucher, il croit souvent avoir été préservé par la Providence. Ceux qui sont à un kilomètre de là ne pensent pas devoir la vie à une inter­vention de Dieu. Apparemment, quand le mécanisme de l'univers est sur le point de tuer un être humain, Dieu se demande s'il lui plaît ou non de lui , sauver la vie, et s'il décide de le faire, il donne un coup de pouce presque imperceptible au mécanisme. Il peut bien déplacer la foudre d'un centi­mètre pour sauver une vie, mais non pas d'un kilomètre, encore moins l'empêcher purement et simplement de tomber. Il faut croire qu'on pense ainsi. Autrement on se dirait que la Providence intervient pour nous empêcher d'être tués par la foudre à tous les instants de notre vie, au même degré qu'à l'instant où la foudre tombe à un centimètre de nous. L'unique instant où elle n'intervienne pas pour empêcher que tel être humain soit tué par la foudre, c'est l'instant même où la foudre le tue, si du moins cela se produit. Tout ce qui n'arrive pas est empêché par Dieu au même degré. Tout ce qui arrive est permis par Dieu au même degré. La conception absurde de la Providence comme intervention personnelle et particulière de Dieu à des fins particulières est incompatible avec la vraie foi. Mais ce n'est pas une incompatibilité évidente. Elle est incompatible avec la conception scientifique du monde; et là l'incompatibilité est évidente.

Les chrétiens qui, sous l'influence de l'éducation et du milieu, ont en eux cette conception de la Providence ont aussi la conception scientifique du monde, et cela sépare leur esprit en deux compartiments entre lesquels se trouve une cloison étanche; l'un pour la conception scientifique du monde, l'autre pour la conception du monde comme domaine où agit la Providence personnelle de Dieu. De ce fait ils ne peuvent penser ni l'une ni l'autre. La seconde d'ailleurs n'est pas pensable. Les incroyants, n'étant arrêtés par aucun respect, discernent facilement que cette Providence personnelle et particulière est ridicule, et la foi elle-même est de ce fait, à leurs yeux, frappée de ridicule

1207

La Providence divine n'est pas un trouble, une anomalie dans l'ordre du monde. C'est l'ordre du monde lui-même. Ou plutôt c'est le principe ordonnateur de cet univers. C'est la Sagesse éternelle, unique, étendue à travers tout l'univers en un réseau souverain de relations. C'est ainsi que l'a conçue toute l'Antiquité pré-romaine. Toutes les parties de l'Ancien Testament où a pénétré l'inspiration universelle du monde antique nous en apportent la conception enveloppée d'une. splendeur verbale incomparable. Mais nous sommes aveugles. Nous lisons sans comprendre. La force brute n'est pas souveraine ici-bas. Elle est par nature aveugle et indéterminée. Ce qui est souverain ici-bas, c'est la détermination, la limite. La Sagesse éternelle emprisonne cet univers dans un réseau, dans un filet de déterminations. L'univers ne s'y débat pas. La force brute de la matière, qui nous paraît souveraineté, n'est pas autre chose en réalité que parfaite obéissance.

C'est là la garantie accordée à l'homme, l'arche d'alliance, le pacte, la promesse visible et palpable ici-bas, l'appui certain de l'espérance. C'est là la vérité qui nous mord le coeur chaque fois que nous sommes sensibles à la beauté du monde. C'est la vérité qui éclate avec d'incomparables accents d'allégresse dans les parties belles et pures de l'Ancien Testament, en Grèce chez les Pythagoriciens et tous les sages, en Chine chez Lao-tseu, dans les écritures sacrées hindoues, dans les fragments égyptiens. Elle est peut-être cachée dans d'innombrables mythes et contes.

Elle apparaîtra devant nous, sous nos yeux, dans notre propre science, si un jour, comme à Agar, Dieu nous dessille les yeux.

 

 

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